UBS (UBS), la première banque suisse, a publié mardi un bénéfice net en très nette hausse pour le troisième trimestre, dopé par un crédit d'impôt qui a permis de compenser une hausse des provisions pour litiges qui ont pesé sur sa banque d'affaires.

De début juillet à fin septembre, son bénéfice net a atteint 762 millions de francs suisses (un franc suisse = 1,19$ CAN), soit un bond de 32% par rapport à la période comparable l'an passé, a annoncé le numéro un de l'industrie bancaire helvétique dans un communiqué.

Son produit d'exploitation, l'équivalent de son chiffre d'affaires, a quant à lui totalisé 6,8 milliards de francs suisses, en hausse de 10% sur un an.

Ces chiffres sont toutefois inférieurs aux attentes des analystes interrogés par l'agence AWP, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 862 millions de francs suisses et un produit d'exploitation de 6,9 milliards.

Sur la période, la banque a constitué de nouvelles provisions de 1,8 milliard de francs suisses pour couvrir les litiges et questions réglementaires, ce qui porte le montant total de ses provisions à quel que 3,5 milliards de francs suisses, selon son rapport trimestriel UBS a cependant bénéficié d'un crédit d'impôt à hauteur de 1,3 milliard de francs suisses qui a permis de lisser leur impact. Sans ces derniers, la perte avant impôts pour le trimestre se situe à 554 millions de francs.

Ce matin, le titre gagnait 4,28% à 16,09 francs suisses alors que l'indice SMI des valeurs vedettes de la place suisse s'appréciait de 1,34%.

L'essentiel de ces nouvelles provisions s'est concentré sur sa banque d'investissement, où les sommes supplémentaires mises de côté ont atteint quelque 1,6 milliard de francs suisses. La division a en conséquence plongé dans le rouge, affichant une perte opérationnelle avant impôt de 1,2 milliard d'euros.

UBS fait partie des établissements visés par des enquêtes concernant de possibles manipulations des taux de change, certaines autorités ayant engagé des discussions avec la banque suisse qui pourraient se traduire par des «pénalités pécuniaires substantielles», selon son rapport trimestriel.

La banque n'a pas précisé pour quels litiges ces provisions ont été constituées. Dans son rapport, elle a toutefois fait savoir qu'elle avait obtenu du Département de la justice américain la prolongation d'un accord extrajudiciaire de non-poursuite, étendu jusqu'au 18 décembre 2015.

«Nous continuons à faire face activement aux questions relatives aux litiges», a déclaré Sergio Ermotti, son directeur général, cité dans le communiqué.

Outre les enquêtes sur les changes, la liste des litiges en cours inclut également des questions aux États-Unis concernant la vente de produits financiers adossés à des crédits immobiliers. S'y ajoutent des procédures dans la gestion de fortune, notamment en Belgique et en France où la banque a dû verser une caution de 1,1 milliard d'euros dans le cadre d'une mise en examen pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.

«Je suis très satisfait de notre performance sous-jacente pour ce trimestre», a cependant souligné Sergio Ermotti.

La gestion de fortune, sur laquelle UBS entend mettre l'accent, a dégagé un bénéfice d'exploitation avant impôt de 707 millions de francs suisses. Les entrées d'argent frais se sont montées à 9,8 milliards de francs suisses, sous l'impulsion en particulier de région Asie-Pacifique, bien que ce montant se situe légèrement en retrait par rapport aux 10,7 milliards enregistrés au trimestre précédent.

La gestion de fortune dans la région Amériques, qui est comptabilisée séparément, a quant à elle enregistré un bénéfice opérationnel avant impôts de 236 millions de francs suisses, les entrées d'argent frais s'élevant à 4,9 milliards de dollars.

Sur une base ajustée, hors provisions, la banque d'investissement a elle-même dégagé un bénéfice opérationnel avant impôts de 494 millions de francs suisses.

Dans une note, Rainer Skierka, analyste chez J. Safra Sarasin, a jugé ces résultats quelque peu «mitigés», saluant la performance meilleure qu'attendu de la gestion de fortune.

«Mais les questions ouvertes sur les litiges éclipsent la performance opérationnelle du groupe», a-t-il commenté, notant toutefois que la banque s'attaquait activement aux risques de litiges qui touchent l'ensemble du secteur bancaire.