Les annonceurs ont continué à filer entre les doigts de l'éditeur de journaux Postmedia (T.PNC.B) au quatrième trimestre et ses dirigeants n'ont pas constaté d'amélioration significative à ce chapitre à l'approche de la saison du magasinage des Fêtes.

«Malheureusement, la faiblesse du secteur publicitaire des médias imprimés se poursuit dans la première portion du premier trimestre», a indiqué le directeur financier, Doug Lamb, à des analystes lors d'une conférence téléphonique portant sur les plus récents résultats financiers du groupe médiatique.

Postmedia Network Canada a affiché plus tôt vendredi une perte nette de 49,8 millions de dollars, plus lourde que celle de 47,9 millions de la même période l'an dernier.

Le groupe médiatique établi à Toronto, propriétaire de plusieurs journaux et sites web dont le National Post, la Gazette de Montréal et le Ottawa Citizen, «pourrait observer une croissance modeste» dans les publicités de ses publications en ligne au cours du trimestre actuel, a poursuivi M. Lamb.

Cependant, le secteur de l'imprimé «continue de représenter un défi» à l'arrivée de novembre, une importante période d'achats pour les acteurs du secteur du marketing, qui préparent leurs campagnes en vue des achats de Noël.

La faiblesse des revenus publicitaires n'est pas un nouveau phénomène, mais elle reste problématique pour une compagnie comme Postmedia, qui tente vigoureusement de retravailler sa présence dans le monde numérique dans l'espoir d'y attirer plus d'annonceurs qui achèteront de l'espace sur ses sites internet.

La société a jeté le blâme sur les géants technologiques comme Facebook et Google pour expliquer comment les dollars publicitaires lui échappent. Les géants de Silicon Valley vendent des campagnes de marketing préparées en fonctions de données démographiques très précises à travers le pays, une plateforme que les plus vieilles entreprises médiatiques ont de la difficulté à reproduire.

«J'avancerais que la plupart des autres journaux au Canada sont victimes des mêmes tendances», a affirmé le président et chef de la direction de Postmedia, Paul Godfrey, lors de la conférence téléphonique.

Dans ses résultats de vendredi, Postmedia [[|ticker sym='T.PNC.B'|]] a vu ses revenus diminuer de 13 %, coulés par la baisse des ventes publicitaires de ses médias imprimés et en ligne.

La perte nette par action s'est établie à 1,24 $, pour le trimestre clos le 31 août, comparativement à celle de 1,19 $ par action de la même période l'an dernier.

La perte d'exploitation s'est creusée à 28,1 millions de dollars, contre 24,5 millions un an plus tôt.

Les revenus ont glissé à 146,8 millions, comparativement à 169,3 millions un an plus tôt, essentiellement en raison des plus faibles ventes publicitaires pour les médias imprimés. Celles-ci ont reculé de 21 % pour se chiffrer à 74,2 millions, tandis que les revenus du tirage des médias imprimés ont baissé à 48 millions, par rapport à 49,4 millions l'an dernier.

Les revenus des médias numériques, qui comprennent les ventes publicitaires et les abonnements numériques, ont retraité de 5,3 %, soit 1,1 million de dollars.

Postmedia fait de ses activités numériques une priorité et a notamment offert une mise à jour au design des sites web de plusieurs de ses publications.

La société travaille en outre à la restructuration de ses activités en vertu d'un plan de redressement de trois ans, et elle s'attend à ce que ces changements entraînent des économies annuelles de 3 millions de dollars.

Plus tôt en octobre, la société a annoncé avoir conclu une entente avec Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] pour racheter les actifs de Sun Media pour 316 millions de dollars.

L'action de Postmedia, qui n'est pas beaucoup échangée à la Bourse de Toronto, a avancé vendredi de 30 cents, soit 15 %, pour clôturer à 2,30 $.