Le fabricant américain de semi-conducteurs Intel a profité au troisième trimestre de sa stratégie de diversification et d'une atténuation de la crise sur le marché du PC, qui lui ont permis d'enregistrer des résultats meilleurs que prévu.

Intel a vu son bénéfice net bondir de 12% à 3,3 milliards de dollars, tandis que son bénéfice par action, la référence à Wall Street, a dépassé d'un cent la prévision moyenne des analystes, à 66 cents.

Le chiffre d'affaires a progressé pour sa part de 8% à 14,6 milliards, soit le niveau «le plus élevé de l'histoire de l'entreprise», a assuré lors d'une téléconférence avec des analystes le directeur financier, Stacy Smith.

Le groupe a également livré une prévision encourageante pour le quatrième trimestre: il table sur un chiffre d'affaires entre 14,2 et 15,2 milliards, quand les analystes attendaient en moyenne jusqu'ici seulement 14,5 milliards.

Ces bonnes nouvelles permettaient à l'action Intel de grimper de 2,52% à 32,95 dollars vers 18h00 dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

«Il y a encore des choses à faire, mais nos résultats nous donnent confiance dans l'exécution de notre stratégie visant à étendre nos produits à un large éventail de nouveaux marchés enthousiasmants», a commenté le directeur général, Brian Krzanich.

La notoriété d'Intel a été bâtie en grande partie grâce à ses puces pour PC, mais M. Krzanich, arrivé aux manettes l'an dernier, essaye de trouver d'autres débouchés en raison de la crise qui touche son marché traditionnel.

Chaîne d'approvisionnement «saine» dans les PC

Les ventes mondiales de PC devraient encore reculer en 2014, pour la troisième année consécutive, même si les cabinets de recherche commencent à relever des signes d'amélioration, en particulier sur les marchés développés.

Cela semble se ressentir dans les résultats d'Intel: ses produits à destination des PC affichent des revenus en hausse de 9% à 9,2 milliards de dollars, et un bénéfice d'exploitation qui grimpe de 27% à 4,1 milliards.

«La chaîne d'approvisionnement pour les PC semble saine», a indiqué M. Smith, évoquant notamment la constitution de stocks chez les fabricants en vue des ventes de fin d'année.

Il a évoqué divers facteurs positifs sur le marché, notamment l'âge du parc d'ordinateurs, les renouvellements liés à la fin du soutien technique de Microsoft pour son système d'exploitation Windows XP, ou encore l'apparition de nouvelles formes d'appareils (hybrides entre ordinateurs et tablettes, ultra-portables...)

Intel dit en outre avoir le sentiment qu'il gagne des parts de marché.

Le regain de vigueur de ses activités dans les PC s'accompagne de résultats dans les nouveaux marchés sur lesquels M. Krzanich a décidé de mettre l'accent, en particulier celui en pleine expansion des objets connectés.

Au troisième trimestre, les revenus d'Intel dans les activités liées à cet «internet des objets» affichent un gain de 14% sur un an à 530 millions de dollars, avec un bénéfice d'exploitation stable à 153 millions.

Le groupe affiche également une forte progression dans ses produits pour les centres de données (qui accompagnent notamment le développement des services d'informatique dématérialisée dans le «cloud»): son chiffre d'affaires y a grimpé de 16% à 3,7 milliards de dollars, et son bénéfice d'exploitation de 26% à 1,9 milliard de dollars.

Intel s'efforce parallèlement de développer de nouveaux composants mieux adaptés au mobile, notamment des puces plus légères et moins gourmandes en énergie.

Le groupe a réussi à placer ses composants sur presque 15 millions de tablettes au troisième trimestre, et est bien parti pour tenir son objectif de 40 millions sur l'ensemble de l'année (après 10 millions environ en 2013), s'est félicité son patron.

Il n'empêche que les efforts dans le mobile s'avèrent coûteux: la branche «Mobile et communication» affiche une perte d'exploitation de 3,1 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, dont 1 milliard au troisième trimestre. Et M. Smith a reconnu que cette division resterait déficitaire l'an prochain, même s'il promet «une amélioration substantielle» de sa rentabilité.

Intel fait toutefois valoir que ses avancées technologiques dans le mobile devraient aussi par la suite être «utiles», et même «devenir un avantage» pour d'autres secteurs d'activités.