La banque américaine Citigroup (C) va se désengager dans onze pays à travers le monde, dont le Japon, dans le cadre d'une vaste restructuration visant à se concentrer sur les créneaux lucratifs.

Cette décision concomitante avec l'annonce d'un bénéfice net de 3,43 milliards de dollars au troisième trimestre concerne essentiellement les activités de banque de détail, qui sont tournées vers les particuliers. Leurs marges sont moins intéressantes que les activités de financement des entreprises ou les activités de marché par exemple.

Quatre continents sont affectés: l'Europe (République tchèque et Hongrie) où Citigroup a déjà cédé ses activités dans des régions du sud, l'Afrique (l'Égypte) et l'île de Guam. En Asie, c'est le Japon et la Corée du Sud. Dans ce dernier pays, Citigroup va garder quelques agences qui continueront à fournir des services aux particuliers comme des cartes bancaires.

Mais le continent le plus touché est l'Amérique, notamment l'Amérique latine et centrale: Costa Rica, Guatemala, Nicaragua, Salvador, Pérou et Panama.

Citigroup n'a en revanche rien dit sur la Russie frappée par de nouvelles sanctions économiques occidentales.

Elle n'a pas non plus dévoilé ses intentions sur le Mexique, où elle a découvert des cas de fraude au sein de sa filiale locale Banamex.

Citigroup est en discussions avec de potentiels repreneurs dans la plupart des pays concernés, indique la banque, sans dévoiler pour autant leur identité. Au Japon, Citigroup souhaite vendre aux enchères ses activités de banque de proximité, présentes dans l'Archipel depuis plusieurs décennies.

Le désengagement devrait être effectif d'ici fin 2015, fait valoir la banque.

À cette date, Citigroup ne sera plus présente dans la banque de détail que dans 24 pays représentant 95% des revenus de cette activité à l'international, fait-elle valoir. Elle comptera au total 57 millions de clients.

Meilleurs retours aux actionnaires

«Ces actions stratégiques visent à accélérer la transformation de la banque de détail à l'international pour se focaliser sur les marchés où elle a un potentiel de croissance», explique la banque.

«Je me suis engagé à simplifier la structure de l'entreprise et d'allouer nos ressources financières où elles peuvent générer les meilleurs retours sur investissement pour nos actionnaires», renchérit le PDG Michael Corbat.

À l'agonie durant la crise financière après de mauvais paris sur l'immobilier, Citigroup a entrepris de se repositionner pour éviter un nouvel effondrement.

Le groupe bancaire américain a entamé une réduction de ses activités, afin de simplifier ses opérations.

Ces dernières années, Citigroup s'est ainsi défait de ses activités de banque de proximité au Honduras, en Turquie, en Roumanie, en Uruguay et au Paraguay. Cet été, elle a signé un accord pour la cession de ses activités bancaires en Espagne et en Grèce.

Dans les activités orientées vers les consommateurs, Citigroup répète qu'elle veut désormais se concentrer sur les créneaux «à haut potentiel de croissance», s'éloignant ainsi des villes de petite taille ou des pays à modeste expansion économique.

Elle met aussi l'accent sur ses activités de banque d'investissement, de courtage et de services aux entreprises.

L'activité des prêts au Japon paie par exemple sa faible croissance dans un environnement où les taux d'intérêt sont proches de zéro.

Ce virage stratégique semble porter ses fruits puisque la banque a gagné davantage d'argent que prévu au troisième trimestre.

Sur cette période, ses gains ont augmenté de 6,6% sur un an à 3,43 milliards de dollars. Rapporté par action, le bénéfice hors éléments exceptionnels, référence à Wall Street, est de 1,15 dollar, contre 1,12 dollar anticipé en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires trimestriel (19,6 milliards, en hausse de 9,5% sur un an) est aussi supérieur aux attentes (19,05 milliards).

À Wall Street, les investisseurs se réjouissaient de ces nouvelles. Le titre Citigroup bondissait de 3,15% à 51,47 dollars vers 10h00 dans les premiers échanges.