La banque américaine JPMorgan Chase (JPM) a renoué avec les bénéfices au troisième trimestre marqué par une chute des frais juridiques alors qu'elle a quasiment soldé tous ses litiges liés aux prêts hypothécaires à risque (subprimes).

De juillet à septembre, elle a dégagé un bénéfice net de 5,57 milliards de dollars. Cette performance se traduit par un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence aux États-Unis, de 1,36 dollar contre 1,38 dollar attendu par les analystes, selon un communiqué publié mardi par l'entreprise.

L'an dernier à la même époque, elle avait dégagé une perte de 380 millions de dollars, alors qu'elle était en pleines négociations avec les autorités américaines sur ses pratiques dans l'immobilier liées à la crise financière.

La première banque américaine en termes d'actifs avait ainsi inscrit 7,2 milliards de dollars de charges juridiques nettes dans ses comptes en prévision de pénalités financières, dont une amende de 13 milliards de dollars qui lui avait été infligée quelques semaines plus tard.

Les dépenses juridiques ne se sont élevées qu'à un milliard de dollars lors des trois derniers mois.

Le chiffre d'affaires a progressé à 24,2 milliards, soit légèrement mieux que les 24,01 milliards de dollars attendus.

À Wall Street, les investisseurs hésitaient: le titre reculait de 0,70% à 57,75 dollars dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

Point marquant de la performance trimestrielle, l'activité de «revenus fixes», sa vache à lait depuis la crise, sous pression depuis le début de l'année, a pour la première fois vu ses revenus progresser.

Après un plongeon de 21% au premier trimestre et de 15% au deuxième trimestre, les recettes de cette division, qui regroupe le courtage des obligations, de changes et de matières premières, ont augmenté de 2,1% sur un an à 3,51 milliards de dollars.

Ces produits financiers, qui offrent des rendements parmi les meilleurs, font désormais l'objet d'une réglementation plus stricte et d'une politique moins accommodante de la banque centrale américaine (Fed).

Alors que le troisième trimestre a été marqué par une effervescence dans les fusions-acquisitions, l'activité de conseil financier a vu ses recettes bondir de 28% sur un an à 413 millions de dollars.

Gros pourvoyeur de prêts immobiliers, JPMorgan a vu son bénéfice dans cette activité chuter de 37,7% à 439 millions de dollars.

JPMorgan a par ailleurs indiqué que sa banque de détail a été affectée par l'attaque informatique contre la chaîne de magasins de bricolage Home Depot, sans donner de détails.

«En dépit des défis (...) nous avons simplifié nos activités pour nous adapter aux changements de la régulation», a commenté le PDG Jamie Dimon, cité dans le communiqué, soulignant que la banque allait «investir pour protéger ses clients et l'entreprise pour l'avenir».

JPMorgan a été victime d'une attaque informatique sophistiquée durant l'été. Les pirates, dont l'origine ni l'identité ne sont connues pour l'instant, ont volé des listes de 76 millions de ménages et de 7 millions de PME. Mais la banque a indiqué qu'aucune donnée personnelle sensible n'avait été volée.

M. Dimon a assuré vendredi que l'argent était «en sécurité» et promis de doubler l'enveloppe (250 millions de dollars) allouée aux menaces informatiques.

Le FBI et les Services secrets américains ont ouvert une enquête sur cette affaire qui inquiète jusqu'à la Maison-Blanche.

La banque pourrait faire lors de la conférence de présentation de ces résultats un point sur l'état de santé de M. Dimon, qui avait été diagnostiqué d'un cancer «curable» de la gorge fin juin et dont le traitement s'est terminé en septembre.

JPMorgan a connu un couac mardi avec la publication de ses résultats sur internet plus d'une heure avant l'heure de diffusion prévue.