Le groupe américain Johnson & Johnson (JNJ) a encore relevé ses prévisions mardi après un deuxième trimestre meilleur que prévu dans sa branche pharmacie, dopée par un nouveau traitement de l'hépatite C dont la croissance risque toutefois de ralentir.

Le bénéfice net trimestriel de l'ensemble du groupe a grimpé de 12,9% sur un an à 4,3 milliards de dollars, et le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, a dépassé de 11 cents la prévision moyenne des analystes, à 1,66 dollar, selon les comptes publiés mardi.

Pour l'ensemble de l'année, J&J table désormais sur un bénéfice par action compris entre 5,85 et 5,92 dollars, contre une fourchette de 5,80 à 5,90 dollars jusqu'ici. C'est la deuxième fois que le groupe relève cette prévision.

Le chiffre d'affaires a également dépassé les attentes en progressant de 9,1% à 19,5 milliards de dollars, quand le consensus était de seulement 18,98 milliards.

Cela ne semblait pas convaincre à Wall Street, où l'action J&J perdait 1,87% à 103,41 dollars vers 12h30.

Pour la plupart des analystes, la bonne surprise est due essentiellement à la division pharmacie, qui affiche des revenus en hausse de 21,1% à 8,5 milliards de dollars, et en particulier aux traitements de l'hépatite C sans lesquels la croissance aurait été limitée à 10,5%.

Un nouveau médicament lancé il y a moins d'un an, et commercialisé sous les marques Olysio/Sovriad, affiche ainsi déjà 831 millions de dollars de ventes mondiales sur le trimestre.

Concurrence en vue dans l'hépatite C

«Nous continuons à voir un important potentiel sur le marché de l'hépatite C», a indiqué lors d'une téléconférence d'analystes Joaquin Duato, responsable des activités pharmaceutiques mondiales de J&J, estimant qu'«environ 97% des personnes infectées dans les pays du G7 ne sont pas traitées».

Il a toutefois reconnu que la croissance actuelle du groupe dans l'hépatite C «ne continuera probablement pas en 2015», invoquant l'arrivée attendue de molécules concurrentes.

«Nous nous attendons à ce qu'Olesio soit confronté à une concurrence importante (...) plus tard cette année», a aussi reconnu le directeur financier, Dominic Caruso.

J&J se félicite également de ventes solides pour de nouveaux traitements du diabète ou du cancer, ainsi que pour des médicaments vedettes comme Remicade (polyarthrite rhumatoïde; +7,9% à 1,8 milliard de dollars sur le trimestre) ou Prezista (anti-VIH, +13,1% à 492 millions).

Cela a compensé le manque à gagner lié à la perte de brevets d'exclusivité sur deux molécules, utilisées pour traiter les problèmes gastro-intestinaux (le rabeprazole, vendu sous le nom Aciphex) et les troubles de l'attention avec hyperactivité (le methylphenidate HCI, commercialisé sous l'appellation Concerta).

La pharmacie s'est imposée ces dernières années comme le moteur de croissance pour J&J qui, après avoir été lourdement frappé au début des années 2000 par une série d'expirations de brevets, s'est recentré sur une série de domaines jugés prometteurs et met les bouchées doubles pour sortir de nouveaux traitements.

Dans la division de produits cosmétiques et de médicaments sans ordonnance, qui comprend entre autres les soins pour la peau Neutrogena, les bains de bouche Listerine ou l'anti-douleur Tylenol, le chiffre d'affaires a progressé de manière plus modeste au deuxième trimestre (+2,4% à 3,7 milliards de dollars).

Les revenus ont enfin stagné (+0,7% à 7,2 milliards de dollars) dans les appareils médicaux et de diagnostic. J&J vient d'y réduire la voilure en cédant fin juin pour environ 4 milliards de dollars au fonds Carlyle une partie de ses activités de diagnostics (OCD, spécialisée dans les tests pour détecter le groupe sanguin ou des virus comme le VIH ou l'hépatite C).