Après une succession de trimestres négatifs, le secteur des médias de Transcontinental (T.TCL.A) devrait finalement recommencer à reprendre du poil de la bête, croit son président et chef de la direction, François Olivier.

Questionné par les analystes au cours d'une conférence téléphonique, jeudi, le dirigeant de l'imprimeur québécois a dit que les efforts mis de l'avant allaient rapporter des dividendes.

«Nous avons dû prendre des décisions difficiles pour réduire nos coûts au cours des derniers mois mais des signes encourageants pointent à l'horizon», a affirmé M. Olivier.

Le marché publicitaire a été «plus faible qu'anticipé» depuis le début de l'année, selon le PDG de la société établie à Montréal, qui croit cependant que la tendance devrait s'inverser au fur et à mesure que l'année avancera.

M. Olivier croit également que Transcontinental devrait être en mesure d'améliorer ses marges grâce à l'acquisition des 74 journaux hebdomadaires québécois de Sun Media, une filiale de Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]].

«Nous avons du succès avec certains de nos produits locaux digitaux qui ne génèrent pas seulement des ventes intéressantes mais également de bonnes marges», a-t-il souligné.

D'après le PDG de Transcontinental, l'entreprise devrait tirer des bénéfices de cette acquisition au quatrième trimestre du présent exercice, même si les véritables effets positifs sont attendus pour la prochaine année.

Le Bureau de la concurrence a donné la semaine dernière un feu vert conditionnel à cette transaction évaluée à 75 millions de dollars en demandant à l'imprimeur québécois de mettre en vente - pendant 60 jours - certaines publications.

M. Olivier n'a pas voulu spéculer sur un scénario où certains hebdomadaires ne seraient pas vendus, ce qui permettrait à Transcontinental de les conserver, mais a laissé entendre qu'il savait quels pourraient être certains acheteurs potentiels.

«Probablement des éditeurs indépendants ou peut-être des propriétaires de stations de radio locales, a-t-il dit. Toutefois, il leur faudrait un plan parce que ces publications sont loin d'être rentables.»

M. Olivier a rappelé que la quasi-totalité des journaux ciblés par le Bureau de la concurrence pour être vendus ont été créés dans la foulée de la lutte féroce qui a eu lieu entre Transcontinental et Québecor au cours des dernières années.

Le PDG, qui a déjà ouvert la porte à des fusions de publications lors de l'annonce de la transaction en décembre, n'a pas voulu spéculer sur la stratégie d'intégration qui sera mise de l'avant.

Profits en hausse, revenus en baisse

Au deuxième trimestre, Transcontinental a vu ses profits bondir de plus de 37 % même si ses revenus ont fléchi de 3,8 % - pour se chiffrer à 498,2 millions de dollars - en raison de la faiblesse du marché publicitaire.

La société a dévoilé un résultat net attribuable aux actions participantes de 34,7 millions de dollars, ou 45 cents par action, par rapport à 25,3 millions de dollars, ou 32 cents par action, au deuxième trimestre l'an dernier.

L'imprimeur a indiqué que le marché publicitaire continuait à influencer négativement ses activités d'impression de produits marketing ainsi que d'édition de journaux et de revues.

Les revenus ont été en baisse dans les secteurs de l'impression (4 %) ainsi que dans celui des médias (4,5 %). Dans celui des ventes inter-sectorielles, Transcontinental a réduit sa perte, à 19,4 millions de dollars.

«Je veux rappeler que le segment des dépliants (publicitaires), qui représente 45 % de notre secteur de l'impression, a livré de solides résultats», a signalé aux analystes M. Olivier.

Sur une base ajustée, le résultat de l'entreprise a été de 36,8 millions de dollars, ou 47 cents par action, une performance qui a dépassé de quatre cents les prévisions des analystes sondés par Thomson Reuters.

Le 5 mai dernier, Postmedia Network Canada [[|ticker sym='T.PNC.B'|]] avait aussi annoncé avoir externalisé l'impression du quotidien montréalais The Gazette à Transcontinental.

L'acquisition de Capri Packaging a par ailleurs été complétée le 3 mai dernier, ce qui permettra à Transcontinental de se lancer dans l'impression d'emballages souples de produits alimentaires - comme le fromage - afin de diversifier ses revenus.

À la Bourse de Toronto, le titre de l'imprimeur a clôturé en hausse de 32 cents, ou 2,12 %, à 15,41 $.