L'industriel allemand Siemens (SI) , sur les rangs pour racheter le français Alstom (ALSMY), a indiqué mercredi compter sur une hausse d'au moins 15% de son bénéfice par action annuel, en dépit d'un chiffre d'affaires toujours attendu stable, ses différents marchés restant difficiles.

Ces prévisions ne tiennent pas compte d'éventuelles acquisitions, alors que le groupe de Munich cherche à rafler l'activité énergie d'Alstom à son concurrent de toujours General Electric et a annoncé mardi soir le rachat d'activités de Rolls-Royce pour presque un milliard d'euros (un euro = 1,52$ CAN).

À la fin de son exercice décalé 2013/2014, qui s'achèvera fin septembre, Siemens compte atteindre un bénéfice par action d'au moins 15% supérieur aux 5,08 euros par action enregistrés sur l'exercice précédent, et cela même si «ses marchés devraient rester difficiles» jusqu'à la fin de 2014.

Sur le seul deuxième trimestre de son exercice décalé 2013/2014, Siemens, qui a dévoilé mardi soir un plan stratégique mettant l'accent sur l'énergie, a généré 1,15 milliard d'euros de bénéfice net, en progression de 12% sur un an, une solide hausse qui s'explique en partie par les coûts exceptionnels de restructuration qui avaient pesé sur ceux de l'an dernier.

En revanche, son chiffre d'affaires a souffert de l'euro fort et a reculé de 2% à 17,45 milliards d'euros. Si l'on exclut l'impact des taux de change, il a grignoté 1%.

Les entrées de commandes (-13% à 18,43 milliards d'euros) ont aussi pâti d'un nombre moins grand de commandes majeures. Son carnet de commandes total n'en reste pas moins à un niveau jamais atteint auparavant, de 103 milliards d'euros.

«Le deuxième trimestre a montré que nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer notre performance opérationnelle. Néanmoins nous sommes sur la voie pour atteindre nos objectifs de l'année fiscale», a commenté le patron de Siemens depuis neuf mois, Joe Kaeser, cité dans un communiqué.

M. Kaeser doit détailler dans la matinée à Berlin son nouveau programme stratégique visant à redresser Siemens, et devrait pour la première fois s'exprimer sur la proposition de rachat faite au français Alstom.

Depuis dix jours, le groupe de Munich (sud) s'est lancé dans une bataille rangée contre General Electric pour s'emparer des activités énergie du groupe français. L'américain, qui a mis 12,35 milliards d'euros sur la table, a clairement les faveurs d'Alstom, mais Siemens, qui propose en contrepartie de céder au français la plupart de ses activités de trains et métros, semble avoir celle du gouvernement français, qui s'est invité dans les discussions.

En attendant l'issue de cette confrontation, Siemens a décidé de plusieurs mesures stratégiques, avec, outre le rachat des activités de turbines à gaz aérodérivatives et des compresseurs de Rolls-Royce, la préparation d'une introduction en Bourse de son activité d'appareils auditifs et la création d'une co-entreprise avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) à destination de l'industrie métallurgique et sidérurgique. Par ailleurs, Joe Kaeser procède comme attendu à une réorganisation du groupe, visant à le rendre plus réactif et à réduire sa bureaucratie.