Royal Dutch Shell (RDS.A), dont le bénéfice net s'est effondré sous le poids de dépréciations liées à ses raffineries, a ravi ses actionnaires avec un début de redressement et une hausse de son dividende.

Le groupe pétrolier anglo-néerlandais a annoncé mercredi une chute de 45% de son bénéfice net au premier trimestre à 4,5 milliards de dollars US.

Indicateur-clé pour le marché, le bénéfice à coûts courants (CCS) - qui exclut notamment la variation de valeur des stocks d'hydrocarbures - a lui chuté de 44% à 4,47 milliards.

Shell explique avoir été plombé notamment par des charges exceptionnelles de 2,9 milliards de dollars reflétant principalement des dépréciations liées à ses raffineries en Europe et en Asie.

Mais le groupe a réussi à séduire ses actionnaires grâce à de premiers signes de redressement.

Son flux de trésorerie a ainsi bondi de 21% à 14 milliards de dollars.

Et signe de sa confiance en ses perspectives, Shell va verser à ses actionnaires un dividende trimestriel en hausse de 4% à 0,47 dollar par titre.

À la Bourse de Londres, les investisseurs saluaient ces annonces et le titre B de Shell prenait 4,77% à 2547 pence tandis que son titre A gagnait 3,99% à 2370,8 pence dans un marché en légère hausse de 0,07%, mercredi matin.

«Il y a de premiers signes montrant que la stratégie» du groupe «commence à produire ses effets», a commenté Richard Hunter de Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

«Notre stratégie est solide (...) nos résultats du premier trimestre reflètent des niveaux de rentabilité plus solides», s'est félicité le directeur général du groupe Ben van Beurden.

«Cependant, comme nous l'avons vu en 2013, nous sommes dans un secteur très volatil, ce qui se voit dans l'environnement macroéconomique et dans nos résultats trimestriels», a-t-il nuancé.

«Les priorités que j'ai présentées début 2014 n'ont pas changé. Je suis déterminé à améliorer notre compétitivité et à adapter le groupe afin de répondre aux changements dans le paysage de notre secteur», a-t-il ajouté.

Au rang des avancées, le patron de Shell met notamment en avant de «nouvelles productions rentables dans le Golfe du Mexique, en eau profonde, et en Irak» ainsi que le rachat à l'espagnol Repsol d'actifs dans le gaz naturel liquéfié.

Le numéro un du géant pétrolier, arrivé à sa tête début janvier, a par ailleurs poursuivi le ménage dans les comptes avec de lourdes dépréciations des raffineries qui «mettent à jour la vision des perspectives de marges dans le raffinage», a-t-il expliqué.

«Le secteur est sous pression en raison d'un excès de capacité, du changement de la demande et de nouvelles sources de pétrole provenant des gisements de schiste», a-t-il souligné.

Décidé à redresser la barre après un avertissement sur résultats et une chute de son bénéfice annuel, Ben van Beurden avait promis fin janvier de vastes cessions d'actifs et une réduction des investissements.

Shell, qui entend vendre au total 15 milliards de dollars d'actifs en 2014 et 2015, a notamment cédé ses stations-service en Australie au courtier suisse de matières premières Vitol pour 2,6 milliards de dollars.

Afin de réduire ses coûts, le groupe a en outre décidé de ne pas forer en Alaska cette année et de réduire de 20% ses investissements dans l'exploration-production aux États-Unis cette année, alors qu'il y perd de l'argent, notamment dans le gaz de schiste.