Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a enregistré une hausse de son bénéfice net de 24% au premier trimestre à 2,96 milliards de dollars, a-t-il annoncé jeudi, en maintenant ses perspectives pour l'année en cours.

Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 1% au premier trimestre à 14 milliards de dollars, a-t-il également indiqué.

Pour le directeur général, l'américain Joe Jimenez, Novartis a «réalisé un excellent trimestre, toutes les divisions ayant contribué à la croissance».

«Les transactions destinées à transformer nos activités, annoncées mardi dernier, vont assurer notre succès à l'avenir, grâce à une concentration plus poussée, à la puissance de l'innovation et à notre solidité financière», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse téléphonique.

La hausse du bénéfice net du premier trimestre s'explique par un gain exceptionnel de 900 millions de dollars tiré de la vente de l'unité «diagnostics de transfusions sanguines» à Grifols.

Novartis avait annoncé en novembre 2013 avoir vendu pour 1,7 milliard de dollars cette unité à la société espagnole Grifols.

Hors effet exceptionnel, le bénéfice net est inchangé à 3,21 milliards CHF.

À la Bourse suisse, l'action Novartis était sous pression jeudi. Dans un marché globalement en hausse de 0,18%, le titre Novartis reculait tôt ce matin de -0,98% à 75,50 CHF.

Selon les analystes, ce recul s'explique par la stabilité du bénéfice hors exceptionnel, ainsi que par les perspectives 2014 qui restent inchangées.

«Toutes les divisions ont contribué à la croissance. Nous avons accompli de grands progrès dans l'innovation, notamment en obtenant une homologation dans l'Union européenne et aux États-Unis pour Xolair dans l'urticaire chronique spontanée et en franchissant des étapes majeures avec Bexsero» (vaccin contre le méningocoque, NDLR), a indiqué le directeur général Joe Jimenez.

La division Pharmaceuticals a enregistré des ventes de 7,8 milliards de dollars, en repli de 1% en termes réels mais en hausse de 1% à taux de change constants (TTC).

Les médicaments dits «de croissance», dont Gilenya, Afinitor, Tasigna, Galvus, Lucentis, Xolair, la gamme Q et Jakavi ont généré 41% du chiffre d'affaires net de la division contre 35% il y a un an.

L'activité ophtalmologie regroupée sous Alcon a réalisé un chiffre d'affaires net de 2,6 milliards de dollars, en hausse de 3% et même de 6% à taux de change égal.

Les médicaments génériques de Sandoz ont dégagé des ventes de 2,3 milliards (+12%, +21% TCC), la division Vaccins 215 millions USD (+13%, +12% TCC) et Consumer Health, qui regroupe les médicaments sans ordonnance et la santé animale, 1 milliard USD (+5%, +8% TCC).

Le groupe a confirmé ses perspectives et table en 2014 sur un chiffre d'affaires net en hausse. Le groupe prévoit un taux de croissance à 1 chiffre (à taux de change constant) compris entre le bas et le milieu de la fourchette.

Mardi dernier, Novartis a présenté un vaste programme de restructuration de ses activités avec l'acquisition des produits oncologiques du Britannique GlaxoSmithKline (GSK) pour 14,5 milliards USD. En même temps, Novartis va vendre ses vaccins à GSK et créer avec le groupe britannique une co-entreprise active dans les médicaments sans ordonnance.

Jeudi, dans une interview publiée par le journal allemand Die Welt, Joe Jimenez a également confirmé que Novartis allait concentrer ses efforts sur l'oncologie, car «le cancer est clairement le plus gros challenge en santé», bientôt cause numéro un de décès dans le monde devant l'infarctus.

«Au final, a-t-il ajouté, nous ne traiterons plus les maladies (pour faire vivre les malades plus longtemps, NDLR), mais nous les guérirons complètement».

Désormais, Novartis va s'appuyer sur 3 piliers, la pharma, les médicaments génériques, et l'ophtalmologie.

Le groupe suisse a en effet aussi décidé mardi de céder sa branche santé animale à l'américain Eli Lilly.