Le géant américain des boissons sans alcool PepsiCo (PEP) continue à vendre plus de collations et un peu moins de boissons, un équilibre qui lui a permis de dépasser les attentes au premier trimestre.

Le fabricant de Pepsi-Cola et des jus de fruits Tropicana indique que ses ventes de collations ont augmenté de 2% en volume sur un an, alors que les sodas sont stables au moment où les consommateurs commencent à délaisser les boissons gazeuses au profit de produits plus sains dans les pays occidentaux.

En Amérique du Nord, la région la plus regardée puisqu'elle est de loin son premier marché, PepsiCo a vu ses ventes se stabiliser en volume, les autres boissons ayant compensé le déclin continu des sodas (-1% sur un an). Les analystes s'attendaient à un recul plus prononcé à -2,7%.

«Cette stabilisation des volumes des sodas en Amérique du Nord est un signe que cette division ne sera pas autant un boulet qu'on le craignait», estime Amit Sharma, analyste chez BMO Capital Markets.

Le rival Coca-Cola a aussi fait état mardi d'une hausse de 2% de ses volumes de ventes.

L'action PepsiCo prenait 0,35% à 85,07 dollars dans les premiers échanges à Wall Street, alors que le groupe va aussi distribuer 8,7 milliards de dollars à ses actionnaires à travers un dividende (3,7 milliards) et un rachat de ses propres actions (5 milliards).

La scission s'éloigne

Cette performance donne une bouffée d'oxygène à la direction, qui livre actuellement un bras de fer avec l'investisseur activiste américain Nelson Peltz.

Très écouté à Wall Street, M. Peltz, qui détient avec son fonds Trian pour environ 1,2 milliard de dollars d'actions PepsiCo, fait pression depuis l'été pour que le groupe se sépare de sa branche de boissons gazeuses, à la peine, et se transforme à la place en géant des collations en mariant ses croustilles Lays et Doritos aux biscuits Lu et aux chocolats Côte d'Or et Toblerone du groupe Mondelez (ex-Kraft Foods).

PepsiCo dispose d'un portefeuille de marques et de produits «solide et équilibré» qui génère de «bons résultats», a souligné jeudi la PDG Indra Nooyi.

Pour les analystes de Deutsche Bank, «au vu de ces résultats, la scission devient très peu probable (...) car l'entreprise devrait générer plus de bénéfices et accélérer ses réductions de coûts».

Économies d'échelle

Comme Coca-Cola, PepsiCo navigue entre des économies d'échelle et l'investissement dans ses marques phares. Il veut ainsi économiser 1 milliard de dollars par an jusqu'en 2019 auquel, après un programme de réductions de coûts de 3 milliards de dollars entre 2012 et 2014.

Cette stratégie semble en effet porter ses fruits puisque sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net (part du groupe) a augmenté de 13% sur un an, à 1,21 milliard de dollars.

Rapporté par action, indicateur clé des investisseurs américains, le bénéfice hors éléments exceptionnels ressort à 83 cents, soit mieux que les 75 cents sur lesquels tablaient les analystes.

Le chiffre d'affaires a, lui, légèrement progressé de 0,33% à 12,62 milliards de dollars, faisant également mieux que les prévisions du marché (12,40 milliards).

Dans le détail, les ventes des collations dans les Amériques ont progressé de 1% à 5,19 milliards de dollars, tandis que les boissons sont stables à 4,42 milliards. L'Europe a progressé de 1% à 1,9 milliard, alors que le reste du monde a reculé de 5% à 1,04 milliard.

Par ailleurs, le producteur des thés Lipton a confirmé s'attendre à une croissance des ventes annuelles à un chiffre hors acquisition et effets de change et une progression de 7% de son bénéfice par action, ce qui se traduit par un résultat à 4,50 dollars, contre 4,53 dollars attendus.

Déplorant ces prévisions «prudentes», M. Sharma estime que PepsiCo va «probablement» dépasser ces objectifs.