Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin (T.SNC) estime avoir terminé le ménage relié aux allégations de corruption et de malversation, ce qui pave la voie au processus vers un retour à la normale.

«L'année 2012 en a été une de découvertes, 2013 a été celle du nettoyage, 2014 en sera une de reconstruction et 2015 représentera le retour à la normale», analysé Robert Card, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique concernant les résultats du quatrième trimestre de l'entreprise.

La réputation de SNC-Lavalin était sérieusement entachée lorsque M. Card était arrivé aux commandes, en 2012. Une enquête interne avait notamment permis de mettre au jour des paiements suspects d'une valeur totale de 56 millions de dollars.

La firme d'ingénierie était également visée par des allégations de corruption et de malversation dans certains pays.

Néanmoins, M. Card estime que le ménage entrepris par SNC-Lavalin a porté fruit et que la récente décision de l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'autoriser l'entreprise à pouvoir soumissionner sur des contrats publics au Québec en est la preuve.

«Cette décision (de l'AMF) en est une très importante pour nous, a souligné M. Card en s'adressant aux analystes. Ç'a été une année de progression malgré des résultats financiers décevants.»

La firme d'ingénierie a continué de rencontrer des défis dans plusieurs de ses secteurs d'activités au quatrième trimestre, ce qui a continué à plomber ses profits ainsi que ses revenus, qui ont poursuivi leur glissade.

L'entreprise établie à Montréal a dévoilé un bénéfice net de 92,54 millions $, ou 61 cents l'action, en recul de 1,38% par rapport à 93,84 millions $, ou 62 cents par action, au trimestre correspondant de 2012.

Cette performance a été en-deçà de la prévision des analystes, qui s'attendaient à un bénéfice net de 64 cents l'action.

Les revenus de SNC-Lavalin pour la période terminée le 31 décembre dernier ont quant à eux glissé de 300 millions $, passant de 2,42 milliards $ à 2,12 milliards $.

Ces résultats ont fait reculer le titre de SNC-Lavalin qui a clôturé en recul de près de 4,1%, ou 1,98 $, à 46,39 $, à la Bourse de Toronto.

Les activités d'ingénierie, de construction, d'opérations et maintenance - un des principaux secteurs de l'entreprise - ont épongé une perte de 31,3 millions $, comparativement à bénéfice net de 23,5 millions $ à la même période en 2012.

Le résultat net des investissements en concessions d'infrastructure a progressé de 75% pour atteindre 123,83 millions $, notamment en raison de la hausse du résultat net d'AltaLink, son réseau albertain de transport d'électricité.

Pour l'exercice 2013, terminé le 31 décembre, les revenus de SNC-Lavalin se sont chiffrés à 7,91 milliards $, en léger recul par rapport à 8,09 milliards $ en 2012. Son bénéfice net a cependant plongé à 35,77 millions $, ou 24 cents l'action, alors qu'il avait été de 305,9 millions $, ou 2,02 $ l'action, en 2012.

La société cible un résultat net par action variant de 2,25 $ à 2,50 $ pour 2014.

«La dernière année a clairement démontré le caractère et la détermination des employés de SNC-Lavalin, a souligné M. Card. Nous avons accompli d'importants progrès dans la mise en oeuvre du plan stratégique présenté en mai 2013.»

Le carnet de commandes de la société a continué à fondre, passant de 10,1 milliards $ en 2012 à 8,3 milliards $ à la fin du mois de décembre 2013, en raison principalement d'une diminution dans les secteurs énergie, mines et métallurgie, et infrastructures et environnement.

L'entreprise s'attend à une «continuation des défis» dans ces secteurs au cours de l'année 2014.

Plusieurs analystes ont tiré la même conclusion concernant l'année 2013, la qualifiant de «négative» pour SNC-Lavalin. Toutefois, certains estiment que ses actionnaires devraient garder confiance.

«Ils devraient être encouragés par la diminution des projets moins performants dans le carnet de commandes», souligne notamment Pierre Lacroix, de Desjardins Marchés des capitaux.