L'opérateur américain de téléphonie AT&T (T) , qui vient de mettre fin aux rumeurs de fusion avec le britannique Vodafone, a plus que doublé son bénéfice en 2013 à 18,2 milliards de dollars et mise sur le développement de produits à valeur ajoutée.

«Le secteur est en bonne santé», a assuré le patron du groupe Randall Stephenson lors d'une conférence téléphonique.

Le bénéfice par action (BPA) et hors éléments exceptionnels, référence du marché, est ressorti à 2,50 dollars pour 2013, meilleur que prévu, tout comme le chiffre d'affaires, qui a progressé de 1% sur un an à 128,7 milliards de dollars.

Au quatrième trimestre, le groupe a également fait mieux qu'anticipé par Wall Street avec un bénéfice de 6,9 milliards de dollars contre une perte de 3,9 milliards de dollars un an plus tôt.

Le progression du bénéfice vient largement d'un effet de comparaison favorable avec une fin d'année 2012 marquée par des versements liés aux retraites des employés et par l'ouragan Sandy.

Les ventes du groupe ont progressé de 1,8% à 33,2 milliards de dollars entre octobre et décembre, également meilleures que prévu, alors que les dépenses ont chuté de 45% notamment les dépenses administratives et commerciales (-76%).

Voitures et maisons connectées

Le chiffre d'affaires a été dopé par une croissance de près de 5% des recettes liées à la téléphonie mobile, et une progression de 4% des revenus par abonné. En revanche les recettes de téléphonie fixe ont reculé de 1,9% sur un an.

L'opérateur s'est félicité de l'élargissement de son réseau à «plus de deux millions de connexions internet haut débit mobiles et câblées au quatrième trimestre».

«Les prochaines étapes seront de rendre notre réseau plus puissant et d'ajouter des variations à nos services qui vont permettre de générer de la croissance», a commenté le PDG Randall Stephenson, cité dans le communiqué.

«Nous bénéficions d'une bonne dynamique dans des domaines comme la voiture connectée à internet, les systèmes mobiles pour entreprises et l'automatisation de la maison», a-t-il ajouté.

Il voit aussi beaucoup d'opportunités se développant dans l'internet en réseau (cloud) et dans les offres de services intégrés.

Pour rendre les opérations du groupe plus efficace, M. Stephenson fait valoir que Vodafone a aussi lancé le programme «Project Agile», des mesures destinées à simplifier «toutes nos opérations et qui seront une priorité à partir de 2014».

AT&T revendique aussi 1,2 million de nouveaux téléphones vendus, en grande majorité des smartphones, et a mis en avant plus de 13 milliards de dollars de rachats d'actions sur l'année écoulée, soit «plus de 6% du total des actions flottantes».

L'action reculait de 1,31% à 33,26 dollars lors des échanges électroniques faisant suite à la clôture de la séance officielle.

Le groupe a en effet dévoilé des prévisions qui ont déçu Wall Street. Il anticipe un BPA hors éléments exceptionnels en hausse d'environ 5% cette année soit environ 2,62 dollars, en dessous des attentes actuelles du marché (2,67 dollars).

Le chiffre d'affaires est anticipé en hausse de 2% à 3%, conformément aux prévisions de Wall Street, tiré par «la vigueur des services de téléphonie mobile et classique», mais «sans soutien provenant d'un rebond de l'économie».

Le groupe table aussi sur 21 milliards de dollars d'investissements cette année, même s'il a mis fin lundi aux rumeurs selon lesquelles il envisageait une offre sur son rival britannique Vodafone.

Interrogé sur une récente décision d'une cour d'appel américaine ayant jugé inconstitutionnelle une loi encadrant la neutralité du net, pratique qui consiste à interdire aux fournisseurs d'accès à internet à haut débit de bloquer ou au contraire de favoriser certains services en ligne, le patron d'AT&T a dit qu'il ne s'attendait pas à ce que cette décision «change la façon dont nous opérons ou la façon dont l'industrie fonctionne».