La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a conforté le marché vendredi avec un bénéfice en très forte hausse sur l'ensemble de l'année 2013 et un plan pour encore augmenter sa rentabilité dans les mois à venir.

«2013 a été une année d'offensive pour nous», a commenté le PDG James Gorman lors d'une conférence d'analystes.

Le bénéfice net part du groupe ressort à 3,0 milliards de dollars contre 68 millions de dollars seulement un an plus tôt, dopé notamment par une progression des coûts bien plus lente que celle des recettes.

Le chiffre d'affaires a bondi de 24% à 32,4 milliards de dollars alors que les coûts n'ont progressé que de 9% sur un an. En particulier, les rémunérations n'ont augmenté que de 4%.

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net part du groupe a chuté de 70% sur un an à cause d'un bond des réserves juridiques de 1,2 milliard de dollars, lié à «des problèmes ayant trait aux prêts immobiliers et à la crise du crédit», précise-t-elle dans un communiqué.

Morgan Stanley signale donc que, pour elle comme pour JPMorgan Chase ou d'autres grandes banques, l'addition liée à leurs dérives dans les «subprime», ces prêts hypothécaires à risques à l'origine de la crise financière, menace encore de s'alourdir.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 12% sur la période, à 7,8 milliards de dollars.

En termes d'activités, le chiffre d'affaires de Morgan Stanley a été tiré par les investissements (+139%) et le courtage (+34%).

La banque d'investissement, les commissions et frais sur transactions financières, ou encore la gestion d'actifs ont enregistré une progression de leurs recettes plus modeste, comprise entre 7 et 10%, mais toutes les activités de la banque ont vu leurs revenus progresser.

«Les résultats du quatrième trimestre illustrent la cohérence intrinsèque de notre modèle d'activité», a commenté le PDG James Gorman, cité dans le communiqué.

«Fait important, nous continuons à nous atteler à résoudre beaucoup des problèmes juridiques issus de la crise financière» en 2014, a-t-il conclu.

Il a souligné que la banque voulait continuer à pousser l'activité de gestion de fortune en augmentant les marges et les mesures pour réduire les coûts.

«Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs hors dépenses juridiques», et «nous tablons sur une poursuite de la croissance du chiffre d'affaires en 2014», a-t-il conclu.

La charge juridique de 1,2 milliard de dollars pour augmenter les réserves devrait, selon M. Gorman, «représenter un progrès significatif pour mettre ces problèmes derrière nous».

M. Gorman a aussi prévenu qu'elle allait «optimiser son activité de matières premières en réduisant son exposition aux matières premières physiques», pour se concentrer sur le courtage ou les services de matières premières.

Il a rappelé que Morgan Stanley a annoncé en 2013 la vente de ses activités de commerce de pétrole physique, notamment dans la foulée d'une enquête des autorités fédérales.

La banque avait révélé en décembre la vente au géant russe du pétrole Rosneft de sa division de courtage pétrolier pour un montant non divulgué.

L'action bondissait de 4,56% à 33,46 dollars à la mi-séance.

Pour Michael Wong, analyste de la maison de courtage Morningstar, «il s'agit davantage des prévisions données par la direction que les résultats effectifs» qui étaient saluées par le marché.

Le groupe a en effet déployé une série de mesures qu'il compte prendre pour encore augmenter son rendement du capital, ce qui a donné confiance aux investisseurs sur la solidité du modèle amorcé il y a environ deux ans, davantage tourné vers la gestion de fortune et moins sur les opérations de marché plus risquées.