Une centaine de syndiqués d'Aéroports de Montréal ont bel et bien reçu un avis de mise à pied, mercredi après-midi, comme le craignait leur syndicat, l'Alliance de la fonction publique du Canada.

Les 93 employés visés sont des préposés à l'accueil et des agents au bureau des permis à l'aéroport Montréal-Trudeau, a précisé ADM dans un communiqué.

ADM veut réduire ses coûts de main-d'oeuvre et, pour ce faire, avait demandé d'importantes concessions à ces employés, à défaut de quoi elle allait avoir recours à la sous-traitance. Une négociation avait été enclenchée entre ADM et le syndicat de l'Alliance de la fonction publique du Canada qui, au Québec, est affiliée à la FTQ.

L'Alliance affirme que sa dernière contreproposition représentait une économie de 450 000 $ pour ADM, qui recherchait plus de 1,1 million selon le syndicat. La direction d'ADM avait fait savoir qu'elle donnerait sa réponse finale mercredi après-midi. Elle avait donc convoqué les 93 employés visés dans un hôtel.

Et c'est finalement pour leur annoncer qu'ils sont bel et bien mis à pied immédiatement, a rapporté Yvon Barrière, vice-président exécutif pour le Québec de l'Alliance. « On est extrêmement déçu comme syndicat. »

« Leur intention dès le départ était de privatiser cette section-là. Et ils ont maintenu le cap. Quand ils ont fait de la conciliation et de la médiation, c'était dans l'unique but de pouvoir gagner du temps pour mettre leurs pions en place, c'est-à-dire des emplois à statut précaire à l'aéroport de Montréal », a critiqué M. Barrière.

Ses membres ont appris la nouvelle « avec tristesse ; beaucoup pleuraient et ils l'appréhendaient depuis décembre », a relaté M. Barrière.

Ces travailleurs avaient cinq, 10 ou 15 ans d'expérience. Ils touchaient entre 17 $ et 27 $ l'heure, a-t-il précisé.

« Les propositions présentées n'ont pas atteint les objectifs de réduction de coût recherchés », justifie ADM dans un communiqué.

ADM recourra donc à la sous-traitance pour dispenser ces services. « À partir du 27 février, des fournisseurs externes s'occuperont de fournir la prestation de service », précise ADM.

M. Barrière rapporte que les employés sont déjà remplacés par des employés de la firme Garda et qu'ils doivent être escortés pour aller chercher leurs effets personnels.

ADM précise que les aéroports de Toronto, Vancouver et Calgary ont déjà recours « à une combinaison de fournisseurs externes et bénévoles pour remplir ces fonctions ». ADM croit que cette façon de faire « offre une plus grande flexibilité au niveau des horaires ».

Les employés concernés continueront de toucher leur salaire habituel pendant une période de 16 semaines, comme le prévoit la convention collective, a souligné Aéroports de Montréal. Ils toucheront également une indemnité de départ.