Boeing est en train de mettre les bouchées doubles pour atteindre au plus vite les objectifs de production qu'il s'est fixés sur fond de hausse du trafic aérien, tandis que l'action a franchi pour la première fois le seuil des 400 dollars.

L'avionneur américain est déterminé à répondre à la demande exponentielle du trafic aérien mondial, et notamment du trafic des passagers venant de la Chine, et à honorer ses engagements vis-à-vis des compagnies aériennes clientes.

Il prévoit désormais de produire 14 exemplaires par mois du long courrier 787 à compter d'avril, a indiqué mardi à l'AFP un porte-parole. La cadence de production est actuellement de 12 unités par mois.

Le constructeur aéronautique veut également passer de 52 à 57 unités mensuelles de son monocouloir 737 à compter du 3 juin, selon la presse américaine.

Le porte-parole n'a pas souhaité commenter cette dernière information.

Dennis Muilenburg, le PDG, a répété la semaine dernière que Boeing allait augmenter comme prévu ses cadences de production du 737 et du 787 cette année, sans toutefois donner de calendrier.

Cette prudence est justifiée par le fait que le groupe, dont le siège social est à Chicago, a été affecté l'an dernier par des goulots d'étranglement chez ses sous-traitants et fournisseurs, ce qui a entraîné des retards de livraison.

Boeing a décidé de dépêcher dans les prochains jours ses propres salariés dans les usines de CFM, la co-entreprise entre General Electric et Safran, qui fabrique le réacteur de nouvelle génération LEAP équipant le 737 MAX, nouvelle version du 737.

Plus Boeing fabrique d'avions, plus il est susceptible d'améliorer ses marges et d'augmenter son chiffre d'affaires, qui a atteint les 100 milliards de dollars pour la première fois en 2018.

Un 737 coûte entre 85,8 et 129,9 millions de dollars au prix catalogue en fonction de la taille, tandis qu'un 787 vaut entre 239 et 325,8 millions.

Le groupe veut également honorer son gros carnet de commandes de 5900 appareils, soit sept années de production, et ne pas laisser son éternel rival Airbus s'envoler. Le constructeur aéronautique européen est en passe de porter la production de son best-seller A320 à 60 exemplaires par mois.

Ces ambitions influent sur l'action Boeing, qui vole de record en record à Wall Street depuis plus d'un an. Elle a atteint pour la première fois mardi le seuil symbolique de 400 dollars, ce qui porte la capitalisation boursière à près de 230 milliards de dollars.  

Boeing a gagné près de 30 milliards de dollars de capitalisation boursière en un an, un fait d'armes rare pour un grand groupe industriel établi.