Près de la moitié des 90 avions Airbus A220 commandés par le transporteur américain Delta Air Lines seront assemblés et livrés depuis les installations québécoises de Mirabel, dans les Laurentides.

Cette information se trouve dans des documents fournis mardi par le géant européen à la veille d'un événement à Mobile, en Alabama, où le coup d'envoi des travaux d'une chaîne de fabrication américaine de l'A220 doit avoir lieu.

Depuis le mois d'octobre, la compagnie aérienne établie à Atlanta a reçu quatre A220 - nés de la C Series de Bombardier - et qui sont normalement conçus pour accueillir 141 passagers.

« Les 36 autres appareils commandés par Delta seront eux aussi assemblés et livrés à partir de Mirabel », est-il indiqué dans les documents fournis par l'actionnaire de contrôle du programme A220.

En 2016, Delta avait passé une commande de 75 appareils A220-100, auparavant appelés CS100, avec des options pour 50 autres avions. La semaine dernière, le transporteur a ajouté 15 avions à sa commande, ce qui porte à 90 le nombre d'unités commandées.

La compagnie aérienne a également décidé de modifier certaines commandes, de sorte que 50 des 90 appareils achetés seront des A220-300, le modèle qui peut transporter le plus grand nombre de passagers.

En ce qui a trait aux A220-300, ils devraient être assemblés depuis Mobile, où les livraisons devraient débuter en 2020.

Actuellement, un peu moins de 40 % des commandes fermes de l'appareil proviennent de trois compagnies aériennes établies en sol américain - Delta, JetBlue et Moxy, qui doit voir le jour en 2021.

Dans ses documents envoyés aux médias, Airbus affirme qu'il y aura toujours des retombées pour le Québec, même si l'installation en Alabama, où Airbus assemble des appareils de la famille A320, construira éventuellement quatre avions par mois.

« Trente-neuf employés basés à Mirabel participent maintenant à la planification et au développement de l'usine à Mobile », fait valoir la multinationale, qui ajoute que 20 autres ingénieurs et « employés clés » seront aussi mis à contribution.

D'autres travailleurs devraient aussi participer « au moins à temps partiel » à la formation et aux services de soutien de la chaîne américaine.

Baptême retardé aux États-Unis ?

Par ailleurs, la paralysie du gouvernement américain devrait affecter le programme alors que le premier vol commercial de cet avion au sud de la frontière sera vraisemblablement repoussé.

« La date de (la mise en service) sera probablement retardée en raison des retards dans le processus de certification », a expliqué mardi le président et chef de la direction de Delta Air Lines, Ed Bastian, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

Ce baptême de l'air du premier A220-100 de la compagnie américaine devait avoir lieu le 31 janvier.

Afin d'être en mesure d'effectuer des liaisons commerciales, l'avion doit obtenir un certificat d'exploitation de la Federal Aviation Administration (FAA).

Cet organisme américain est cependant l'un de ceux ralentis par la paralysie partielle du gouvernement fédéral causée par l'impasse des discussions entre démocrates et républicains sur la sécurité à la frontière et le projet de mur cher au président Donald Trump.

La FAA, le pendant américain de Transports Canada, avait certifié l'avion A220 en 2016. Avant de donner le feu vert à la délivrance d'un certificat d'exploitation, les inspecteurs de la FAA, qui se retrouvent en congé forcé, doivent vérifier certains aspects en matière de maintenance et de formation auprès du transporteur.

Les premiers avions A220 exploités par Delta devaient relier les aéroports de La Guardia, à New York, ainsi que ceux de Dallas et Boston.