Le transporteur Groupe La Québécoise relance les activités de transports terrestres du défunt voyagiste Vacances Sinorama, a appris La Presse.

La firme de Québec a récemment loué les locaux de Sinorama où étaient gérées les activités de transports en autocar, rue Clark, dans le quartier chinois de Montréal. Elle a de plus repris la vingtaine d'employés d'origine chinoise qui travaillaient pour le compte de Sinorama dans la gestion des voyages en autocar.

La nouvelle entreprise a été baptisée Vacances Dragon, en lien avec le logo de l'ex-voyagiste Sinorama, qui a été conservé. L'ouverture officielle est prévue le dimanche 21 octobre.

Sinorama, rappelons-le, a perdu son permis d'agent de voyages en août parce qu'elle ne respectait pas les règles concernant la gestion de ses comptes clients. Le manque à gagner relativement aux acomptes des clients pourrait atteindre 33 millions. Cette somme est en cours de remboursement par l'administrateur provisoire PwC à même le Fonds d'indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV).

Joint au téléphone, le directeur des affaires corporatives de La Québécoise, Pierre Tremblay, explique que son organisation a perdu un important volume d'affaires avec la fin des activités de Sinorama, puisqu'elle était l'un de ses principaux locateurs d'autocars.

« On va tenter de canaliser les clients vers Vacances Dragon », a dit M. Tremblay.

Comme c'était le cas avec Sinorama, Dragon offrira aux clients des voyages vers diverses destinations nord-américaines (New York, Toronto, les Maritimes, etc.). Les forfaits comprendront les réservations d'hôtels. 

L'entreprise n'a pas l'intention de se lancer dans la vente de voyages outre-mer, comme en Chine.

À l'Office de protection des consommateurs (OPC), le porte-parole Charles Tanguay confirme que Vacances Dragon a obtenu un permis d'agent de voyages, le 17 septembre 2018. La titulaire du permis est Yuzhi Ouyang.

« La délivrance d'un permis est assujettie à différentes conditions réglementaires et législatives. Ces conditions ont été respectées en l'espèce et le permis a été délivré », nous a écrit M. Tanguay par courriel.

De son côté, Pierre Tremblay précise « qu'il n'y a aucun actionnaire de Sinorama chez nous ». Yuzhi Ouyang est directrice générale de Vacances Dragon, mais n'est pas actionnaire, dit-il.

1200 EMPLOYÉS, 1000 BUS, 10 AVIONS

Le groupe La Québécoise est une organisation fondée il y a 53 ans par Serge Gingras. C'est aujourd'hui son fils, Mathieu Gingras, 39 ans, qui en est l'actionnaire unique et qui préside l'entreprise.

La Québécoise est l'un des plus importants transporteurs privés au Québec. L'entreprise compte plus de 1200 employés et près de 1000 véhicules (autobus et autocars). Elle est active dans les transports par autocar, mais également dans les transports scolaires, les transports en commun et les transports adaptés. L'entreprise a une vingtaine de garages pour accueillir ses bus, entre Gatineau et Matane.

La Québécoise détient aussi un transporteur aérien, Air Liaison, qui offre des services quotidiens entre diverses destinations, dont Québec, Gatineau, Rouyn-Noranda, Sept-Îles et Baie-Comeau. La dizaine d'appareils de 9 à 19 passagers effectue une centaine de vols par semaine, dit M. Tremblay, flotte qui s'ajoute à une douzaine d'hélicoptères.

TIRER SON ÉPINGLE DU JEU

Pierre Tremblay explique que l'organisation tire son épingle du jeu dans un secteur (les transports interurbains) pas toujours rentable, en raison de la diversification de l'entreprise et de sa taille, qui permet des économies d'échelle.

Il n'a pas été possible d'obtenir le volume d'affaires de La Québécoise, dont c'est la première incursion dans les services de voyagistes.

Par ailleurs, la date d'audition du second recours de Sinorama devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ), qui traitera du fond de l'affaire et non de la nature des interventions de l'OPC, demeure inconnue, indique l'OPC.