Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro ont finalement entériné, dans une proportion de 82 %, l'entente de principe qui était intervenue avec la Société de transport de Montréal en vue du renouvellement de leur convention collective.

Et le tout s'est conclu sans grève, bien que les syndiqués disposaient d'un mandat à cet effet.

Les 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro se sont ainsi dotés d'une convention collective d'une durée exceptionnelle, soit de sept ans. Celle-ci était échue depuis le 7 janvier dernier ; elle sera donc en vigueur jusqu'en 2025.

Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro se sont prononcés sur l'entente de principe au cours de deux assemblées générales qui ont eu lieu dans la journée de jeudi, ainsi que jeudi soir.

Le syndicat représente les chauffeurs d'autobus, les opérateurs de métro, les chauffeurs du transport adapté, les agents de station et les préposés au centre de service de la STM. Il s'agit de la section locale 1983 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), un grand syndicat de 116 000 membres affilié à la FTQ.

Le président du syndicat, Renato Carlone, s'est dit « satisfait de cette entente », qui permet à ses membres de « retrouver le respect ».

La Société de transport de Montréal aussi s'est réjouie de l'adoption du nouveau contrat de travail par ces syndiqués. Elle a fait savoir, vendredi, que son propre conseil d'administration avait à son tour ratifié le contrat.

« Nous sommes satisfaits de cette entente historique, elle nous permettra de poursuivre le virage vers l'excellence de l'expérience client, amorcé en 2016, et qui constitue la base de notre plan stratégique 2025 », a commenté le directeur général de la STM, Luc Tremblay.

Enjeux

Le principal enjeu, lors de cette négociation, était la question des horaires des trajets d'autobus, que les chauffeurs jugeaient irréalistes. Ceux-ci, trop serrés, et compliqués par les nombreux chantiers de construction, engendreraient une pression accrue sur les chauffeurs et de l'impatience chez les usagers, qui se défouleraient sur les chauffeurs.

Les parties ont donc convenu à ce sujet de créer un comité qui sera paritaire et qui aura pour mandat d'analyser les temps de trajet de tous les circuits d'autobus sur l'île de Montréal.

La direction, quant à elle, s'est félicitée du fait que « les clauses de la convention permettront à la STM d'avoir une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail, favorisant ainsi une livraison du service fiable et performante au plus grand bénéfice des clients ».

En mai dernier, les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro avaient voté en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève. Ils n'avaient toutefois pas débrayé et avaient mis tous leurs efforts sur la négociation de leur convention collective, en toute discrétion. Leur stratégie a visiblement porté fruit et permis d'en arriver à une entente de principe le 19 septembre dernier.

La STM s'était déjà entendue avec ses employés de bureau, en mars dernier. Le groupe des professionnels, quant à lui, devra se prononcer sur une entente de principe dans les prochaines semaines en assemblée générale. La négociation est plus laborieuse avec le Syndicat des employés d'entretien.