L'alliance Airbus Bombardier autour de l'A220, l'ex-programme CSeries développé par l'avionneur canadien, vise particulièrement les États-Unis, qui représente 35 à 40% du marché de l'avion sur un total estimé à 7000 appareils dans le monde au cours des 20 prochaines années, a estimé mercredi le patron de l'alliance Philippe Balducchi.

«Les États-Unis représentent une grosse partie du marché, entre 35 et 40%», devant l'Europe, a-t-il déclaré à l'AFP à l'occasion du salon aéronautique de Farnborough, près de Paris.

Airbus a annoncé à l'occasion de ce rendez-vous un protocole d'entente avec une nouvelle compagnie américaine, dont le nom n'a pas été révélé, pour 60 A220-300, pour un prix catalogue de 5,5 milliards de dollars.

Il a également signé le 10 juillet un protocole d'accord avec la compagnie américaine JetBlue pour l'achat de 60 avions A220-300.

Ces commandes s'ajoutent à celles de Delta Air Lines, qui a commandé l'an dernier 75 CSeries, avant l'entrée d'Airbus dans le programme.

L'A220 est assemblé à Mirabel, au Québec, et prochainement à Mobile en Alabama. «Mirabel est dimensionnée pour une cadence 10», c'est-à-dire dix avions par mois, a indiqué Philippe Balducchi. Les deux partenaires visent une production de 34 appareils cette année, contre 17 en 2017, et la cadence 10 nécessitera quelques investissements supplémentaires.

À Mobile, ils envisagent une cadence de 4 appareils par mois en 2020.

Pour Philippe Balducchi, le marché visé par l'appareil, qui vise le bas du segment moyen-courrier, soit des appareils de 100 à 150 passagers, a été dynamisé par l'arrivée de l'avionneur européen même si Bombardier a réussi à placer seul 400 commandes avant le partenariat avec Airbus.

«Il y a une ébullition», a-t-il estimé. «Au-dessus des 150 places, les carnets de commandes sont pleins à craquer, avec les premières positions en 2023-24» pour les clients potentiels. «Les marchés sont saturés. En dessous, les carnets de commandes sont plus légers, avec des positions fin 2019» pour réceptionner les avions.