Un des fondateurs des transporteurs aériens JetBlue et WestJet a décidé d'opter pour les avions A220 - anciennement appelés C Series - d'Airbus pour une nouvelle compagnie qu'il souhaite mettre sur pied aux États-Unis.

Au Salon aéronautique de Farnborough, mardi, au Royaume-Uni, l'avionneur européen a annoncé un engagement pour 60 appareils A220-300, les anciens CS300, de la part d'un groupe d'investisseurs mené par David Neeleman.

Cette nouvelle compagnie aérienne porterait le nom de Moxy.

«Après des années de consolidation des compagnies aériennes américaines, les conditions s'améliorent et favorisent l'arrivée d'une nouvelle génération de compagnies aériennes américaines, axées sur les services aux passagers et la satisfaction de la clientèle», a indiqué M. Neeleman, par voie de communiqué.

Ce développement survient une semaine après l'annonce d'une commande ferme de la part de JetBlue, un transporteur à bas prix établi dans l'État de New York, pour 60 A220 - le premier contrat annoncé par le géant européen depuis qu'il a officiellement pris le contrôle de la C Series le 1er juillet.

Certains reportages publiés le mois dernier rapportaient que l'homme d'affaires de 58 ans tablait son projet de nouvelle compagnie et qu'il considérait l'avion développé par Bombardier.

Si l'engagement de M. Neeleman se concrétise en commande ferme, les livraisons des avions, qui peuvent transporter jusqu'à 150 passagers, devraient s'amorcer à compter de 2021. Étant donné qu'il s'agit d'une compagnie aérienne américaine, celle-ci recevrait ses avions depuis la ligne d'assemblage de l'A220 qui doit être construite aux installations d'Airbus à Mobile, en Alabama.

«Cet engagement confirme le rôle important qu'occupe maintenant l'appareil A220 dans le portfolio de monocouloirs d'Airbus», a pour sa part souligné le chef de la direction commerciale de l'avionneur, Eric Schulz.

Selon les prix catalogues, la valeur d'une commande ferme pour 60 A220 est estimée à 5,4 milliards de dollars US, mais les transporteurs aériens bénéficient généralement de généreux rabais de la part des constructeurs.

D'ailleurs, d'après un rapport publié la semaine dernière par l'analyste de l'agence de notation Moody's Jonathan Root, JetBlue aurait bénéficié d'une réduction d'environ 70 pour cent de la part d'Airbus.

«Nous estimons que l'investissement total (de JetBlue) pourrait varier entre 1,4 milliard US et 1,7 milliard US, ou de 23 millions US à 28 millions US par avion», a-t-il écrit dans son analyse de six pages.

M. Neeleman est également un investisseur de la compagnie aérienne nationale du Portugal TAP et d'Azul au Brésil.

La compagnie que souhaite lancer l'homme d'affaires miserait sur les A220 pour desservir des aéroports secondaires comme Providence, dans la région de Boston; Fort Worth, au Texas; ainsi que Burbank, en Californie.

À son avis, l'A220 permettra à la compagnie de «desservir des liaisons moins fréquentées, sans faire de compromis sur les coûts, particulièrement lors des vols de plus longue durée».