Greyhound Canada, qui a servi de lien essentiel durant des décennies entre les communautés isolées, les petites municipalités et les grands centres urbains du pays annonce qu'elle met fin à ses activités de la Colombie-Britannique jusqu'au nord de l'Ontario.

La décision suscite des inquiétudes chez les militants sociaux et les chefs autochtones qui craignent pour la santé et le bien-être des populations qui vivent en régions éloignées.

À compter du 31 octobre, l'Ontario et le Québec seront les dernières provinces à bénéficier des services de transport par autobus de l'entreprise au célèbre logo de chien en foulée, a annoncé l'entreprise lundi.

Un seul itinéraire va demeurer actif en Colombie-Britannique, soit la liaison entre Vancouver et Seattle, aux États-Unis. Cet itinéraire est opéré par la branche américaine de Greyhound, en bien meilleure santé financière que la canadienne.

Le vice-président senior de Greyhound Canada, Stuart Kendrick, a qualifié la décision de «regrettable» et dit avoir de l'empathie pour les gens des petites municipalités qui vont perdre leur service de transport.

Il explique cependant que le transport par autobus dans les régions rurales de l'Ouest canadien «n'est désormais plus viable».

Les régions les plus au nord sont celles qui risquent de souffrir le plus de l'absence de service de transport, selon la grande chef de l'organisation Manitoba Keewatinowi Okimakanak, Sheila North.

«Ils abandonnent le Nord. Particulièrement ceux qui vivent dans la pauvreté et qui doivent descendre au sud pour des raisons médicales», déplore-t-elle.

Greyhound Canada indique que la fin de ses activités représente la perte de 415 emplois et d'un service pour deux millions d'utilisateurs.

La fréquentation des autobus de la compagnie aurait chuté de 41 pour cent depuis 2010. L'entreprise blâme notamment la compétition de services de transport subventionnés, la croissance des vols à faible coût et la hausse du nombre de voitures.