Les tarifs de représailles chinois sur les produits américains devraient avoir des impacts mitigés sur le secteur agricole canadien, mais un analyste aéronautique affirme que Bombardier pourrait profiter des droits imposés aux petits avions américains.

Richard Aboulafia, du Teal Group, estime que le droit de 25 pour cent imposé aux aéronefs pesant entre 15 et 45 tonnes pourrait inciter les acheteurs chinois à opter pour des biréacteurs d'affaires Global de Bombardier plutôt que ceux du constructeur américain Gulfstream.

Bombardier pourrait ainsi s'emparer d'une plus grande part du marché chinois, qui représente environ cinq pour cent des ventes mondiales d'avions d'affaires.

La Chine a indiqué vendredi avoir imposé des tarifs de représailles en réponse aux droits de 25 pour cent de Washington sur les importations de 34 milliards $ US en provenance de la Chine.

M. Aboulafia a qualifié l'action chinoise d'«avertissement» pour le secteur aéronautique américain, en s'en prenant à des avions à plus faible volume.

Une escalade pourrait éventuellement cibler Boeing et son populaire 737 Max, ce qui aiderait l'européenne Airbus et son contrôle de la C Series de Bombardier.

L'analyste estime que les tarifs américains contre le secteur aéronautique de la Chine n'ont aucun sens puisque les États-Unis bénéficient d'un avantage de 17:1 dans le commerce aérospatial. Les exportations américaines en aéronautique vers la Chine se sont chiffrées à 16,3 milliards $ US en 2017, tandis que les importations n'atteignaient que 956 millions $ US.

Bombardier a refusé de commenter la dispute commerciale entre les deux plus grandes économies du monde.

Selon le directeur général de l'association Soy Canada, Ron Davidson, la forte baisse des prix du soja depuis que les menaces commerciales ont fait surface élimine tout gain potentiel que pourraient connaître les exportations canadiennes vers la Chine.

Le secteur canadien du porc affirme qu'il fait face à une concurrence accrue en Chine de la part des exportations européennes. Les ventes canadiennes pour les quatre premiers mois de 2018 ont diminué par rapport à l'an dernier, passant de 125 000 tonnes à 94 000 tonnes.

Cela s'est traduit par une chute de 30 pour cent de la valeur des exportations de porc à 167 millions $, compte tenu de la baisse des prix.