L'usine de Bombardier Transport à La Pocatière sera appelée en renfort à la suite des problèmes qui l'obligent à rappeler des tramways livrés à la société de transport en commun de Toronto (TTC).

Ce sont des irrégularités dans la soudure qui forcent le constructeur québécois de matériel roulant à reprendre 67 des 89 premiers tramways afin d'effectuer des «réparations préventives».

À Mirabel, en marge d'un événement visant à souligner le passage de la C Series dans le giron d'Airbus, mercredi, le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, n'a pas caché sa déception.

Il a toutefois tempéré la situation, affirmant que les problèmes qui ont été identifiés avaient été réglés pour les nouvelles voitures.

«Cela arrive d'avoir des problèmes techniques, a dit M. Bellemare en mêlée de presse. Plutôt que de repousser cela, nous avons mis en place un moyen pour régler les problèmes et minimiser l'impact en ce qui a trait au service.»

Les tramways concernés seront envoyés à l'usine de Bombardier située dans le Bas-Saint-Laurent par groupes de trois ou quatre. Ils devraient tous avoir été réparés d'ici 2022.

Les problèmes identifiés par l'entreprise québécoise - des soudures insuffisantes qui l'empêchent d'assurer que le produit sera garanti pour 30 ans - concernent du travail effectué au Mexique. Il faudra environ 19 semaines pour réparer chaque voiture.

«Il y a de 20 à 25 personnes à La Pocatière qui vont travailler quotidiennement afin de corriger les problèmes de soudure», a expliqué un porte-parole de Bombardier Transport, Eric Prud'homme, au cours d'un entretien téléphonique.

Cela devrait permettre de ralentir les mises à pied à l'usine, où travaillent actuellement environ 600 personnes, puisque le carnet de commandes est presque vide alors que le travail pour la livraison des voitures Azur du métro de Montréal achève.

Bombardier a envoyé un avis au ministère du Travail pour des mises à pied touchant entre 200 et 250 salariés à compter de la fin du mois d'août. L'entreprise négocie toutefois avec la Société de transport de Montréal (STM) dans l'espoir de conclure un nouveau contrat.

«On espère pouvoir minimiser les impacts à La Pocatière», a commenté M. Prud'homme.

L'avenir de l'usine de La Pocatière est également nébuleux étant donné que la multinationale québécoise a échappé le contrat visant à fournir le matériel roulant au Réseau express métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Selon M. Prud'homme, Bombardier sera en mesure de livrer les 204 tramways à la TTC d'ici la fin de 2019 dans le cadre d'un contrat évalué à environ 1 milliard.

Les récents problèmes découverts n'empêcheront pas l'entreprise d'atteindre cet objectif, a-t-il ajouté. Le constructeur dit avoir atteint son objectif visant à livrer 27 nouvelles voitures au cours de la première moitié de l'année.

Bombardier prévoit la livraison de 38 autres voitures d'ici la fin de 2018 et 77 autres l'an prochain.