Une entente de principe a été conclue, mercredi, entre le Canadien Pacifique et ses 3000 chefs de trains et mécaniciens, membres du syndicat des Teamsters, qui avaient déclenché la grève mardi soir à 22 h.

La grève n'aura donc pas duré une journée complète. Les piquets de grève ont été levés un peu partout au pays en après-midi mercredi, a fait savoir le directeur des affaires publiques de Teamsters Canada, Christopher Monette, en entrevue avec La Presse canadienne.

Les activités normales du Canadien Pacifique devraient reprendre jeudi matin à 6 h, heure locale, dans l'ensemble du pays.

La grève avait été déclenchée à 22 h mardi soir. L'entente de principe est intervenue à 11 h 50 mercredi, heure de Calgary, soit 13 h 50 à Montréal.

M. Monette n'a pas voulu dévoiler le contenu de l'entente de principe, préférant en garder la primeur pour ses membres, comme c'est habituellement le cas en pareille circonstance. L'entente sera soumise aux membres lors d'assemblées générales qui seront tenues dans l'ensemble du pays au cours des prochaines semaines, puis un vote électronique suivra, a précisé M. Monette.

Les négociations ont été particulièrement laborieuses, s'étendant sur plusieurs mois. Les syndiqués des Teamsters avaient déjà prévu faire la grève générale illimitée à compter du 21 avril, mais une offre patronale soumise le 20 avril avait été présentée aux membres, à la demande de la ministre fédérale du Travail, Patricia Hajdu, sur recommandation des médiateurs. Cette offre avait été rejetée vendredi dernier, ramenant ainsi la menace de grève.

Les négociations avaient repris en présence des médiateurs, mais sans réel progrès. Le syndicat avait donc adressé un préavis de grève de 72 heures, la fin de semaine dernière, pour mardi soir.

Les trains de passagers n'ont pas été affectés, mais les impacts de la grève se seraient vite fait sentir sur le transport de marchandises, de matières premières et de céréales dans l'ensemble du pays.

M. Monette attribue le fait que les parties ont finalement pu conclure une entente, après des mois de négociations, au déclenchement de la grève et aux déclarations du premier ministre Justin Trudeau, qui avait prévenu, mardi, qu'il n'adopterait pas de loi spéciale pour forcer le retour au travail de sitôt.

«Il y a plusieurs facteurs. La grève a mis beaucoup de pression du côté du Canadien Pacifique. Le fait que le premier ministre Trudeau a fait des commentaires comme quoi il n'y aurait pas de loi de retour au travail rapidement; cela a aidé. De même qu'on doit souligner la contribution de la ministre du Travail, Patti Hajdu, ainsi que le travail remarquable des médiateurs fédéraux dans ce dossier, qui ont vraiment aidé les parties à trouver un terrain d'entente», a commenté M. Monette.

Trudeau s'en félicite

À la Chambre des communes, le premier ministre Trudeau s'est d'ailleurs félicité de l'entente de principe et a souligné le fait que contrairement au précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper, son gouvernement ne s'était pas empressé d'adopter une loi spéciale.

«Dans nos deux années et demie comme gouvernement, nous n'avons pas une seule fois déposé de projet de loi pour forcer le retour au travail», s'est-il exclamé, en réponse à une question d'un député libéral.

Cela prouve, selon le premier ministre, que «quand les entreprises traitent leurs travailleurs comme des partenaires plutôt que comme des adversaires, une entente juste pour tous est possible».

Tant le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, que celle du Travail, Patti Hajdu, se sont dits heureux du dénouement. «C'est une excellente nouvelle. C'est une belle démonstration que quand les parties s'assoient ensemble pour résoudre un problème, on peut avoir un bon résultat», a lancé le ministre Garneau.

La fin de la grève après moins de 24 heures, «ça va minimiser l'impact sur notre économie», s'est réjoui le ministre Garneau.