Le titre d'Air France a piqué du nez lundi, dans la foulée de la démission de son PDG et après que le gouvernement français eut prévenu que le transporteur aérien pourrait ne pas survivre à la tourmente.

Qui plus est, une nouvelle grève portant sur des questions salariales a entraîné lundi l'annulation d'environ 15% des vols d'Air France à travers le monde.

Il s'agit du 14e débrayage cette année et le nombre de grévistes semble en léger recul, mais ces grèves ont quand même coûté plus de 300 millions d'euros à la compagnie depuis quelques semaines.

Le titre d'Air France a plongé de 13% dès l'ouverture des marchés lundi matin et valait 7,21 euros en début d'après-midi lundi à Paris, soit un déclin de 11%.

Le patron d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a démissionné vendredi après-midi, quand les employés ont rejeté les dernières offres salariales de la partie patronale.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu dimanche que le gouvernement français, qui possède une participation de 14% dans Air France, ne sauvera pas le transporteur aérien. Il a demandé aux pilotes, aux équipages et au personnel de piste en grève d'être «responsables», en prévenant que «la survie d'Air France est en jeu».

Il a ajouté que la compagnie «disparaîtra si elle ne fait pas les efforts de compétitivité nécessaires».

Les syndicats réclament une hausse salariale de 5,2% cette année en faisant valoir qu'Air France engrange suffisamment d'argent pour accéder à leurs demandes. Ils soulignent que les salaires sont gelés depuis 2011, pendant que le transporteur aérien coupait des postes et se restructurait.

Air France réplique que les demandes syndicales effaceraient les gains engendrés par cette restructuration, qui visait à effacer des années de pertes.

La compagnie a proposé la semaine des hausses salariales de 2% cette année et de 5% pendant la période 2019-2021.

M. Janaillac a démissionné quand cette offre a été rejetée, en déplorant un «immense gâchis qui ne peut que réjouir nos concurrents».

Le conseil d'administration d'Air France-KLM lui a demandé de demeurer en poste jusqu'au 15 mai.