Après avoir vu ses livraisons d'avions d'affaires décliner à leur plus faible niveau depuis 2004 l'an dernier, Bombardier estime être en bonne posture pour reprendre sa place de meneur au cours des prochaines années.

«Le Global 7000 va nous permettre d'atteindre notre objectif», a expliqué mercredi le président et chef de la direction de l'entreprise, Alain Bellemare, lors d'une conférence destinée aux investisseurs organisée par la banque américaine Citi et qui se déroulait à Miami.

Bombardier s'attend à livrer son plus récent appareil plus tard cette année, ce qui devrait aider sa division des avions d'affaires à atteindre sa cible de revenus fixée à 10 milliards US en 2020.

Selon les données publiées mercredi par la General Aviation Manufacturers Association (GAMA), l'entreprise a livré 140 avions d'affaires en 2017, pour une valeur estimée à 5,2 milliards US. Il s'agit de la moins bonne performance depuis les 130 appareils livrés en 2004.

Du côté de Gulfstream, les livraisons ont été moins élevées l'an dernier, avec 120 appareils, mais cela a néanmoins permis à l'entreprise d'empocher 6,53 milliards US, soit davantage que son rival québécois.

Au total, selon les données de la GAMA, 676 avions d'affaires ont été livrés l'an dernier, en hausse de 1,3 % par rapport à 2016.

En 2015, dans le cadre de son plan de redressement et d'un effort visant à réduire ses coûts, Bombardier avait décidé de réduire la cadence de production dans sa division des avions d'affaires afin de s'ajuster à la demande du marché.

Pour le moment, même si la demande semble reprendre du poil de la bête, une augmentation de la vitesse de production ne semble pas figurer dans les plans de l'avionneur à court ou moyen terme.

«Nous n'avions pas prévu que la durée de ce cycle baissier serait aussi longue et tout le monde anticipait une reprise à un certain moment», a commenté le chef de la direction financière de Bombardier, John Di Bert, qui participait également à la conférence.

Celui-ci a estimé que l'entreprise avait pris la «bonne décision» en décrétant une réduction de la cadence de production avant ses concurrents, qui ont mis du temps à s'ajuster.

M. Di Bert a expliqué que la demande pour les avions d'affaires commençait à montrer des «signes de vie», ce qui devrait aider à stimuler la performance financière de l'entreprise.

«Le sentiment de confiance a commencé à se manifester pendant la deuxième moitié de 2017, a-t-il affirmé. Mais avant cela, il n'y avait pas beaucoup d'activité.»

Le chef de la direction financière de Bombardier a estimé que 2018 risquait d'être une année importante pour la reprise dans le secteur des avions d'affaires, évoquant même la possibilité que les ventes soient plus élevées que prévu en 2020.

Par ailleurs, lorsqu'interrogé sur l'avenir du Learjet, M. Bellemare a affirmé que cette famille d'appareils n'était pas «névralgique» aux activités de Bombardier, sans toutefois aller jusqu'à évoquer une vente.

Le grand patron de l'avionneur a également commenté la plainte de Boeing visant la C Series - qui a été rejetée par la Commission américaine sur le commerce international -, concédant que la dispute commerciale avait freiné les efforts déployés pour vendre l'avion.

«Les clients n'ont pas tourné le dos à l'appareil, ils étaient seulement plus prudents», a tempéré M. Bellemare.

À la Bourse de Toronto, l'action de catégorie B de Bombardier a clôturé à 3,85 $, en recul de sept cents, ou 1,79 %.