Les vagues promesses rassurantes de Philippe Couillard ne satisfont plus les employés de Bombardier à La Pocatière, qui veulent maintenant des réponses précises à une question simple : qu'a en tête le premier ministre quand il leur promet du travail au-delà de la fabrication des voitures de métro Azur, qui doit se terminer à l'automne ?

La décision de la Caisse de dépôt de confier à Alstom la fabrication du matériel roulant du Réseau express métropolitain, il y a une douzaine de jours, a immédiatement placé sous les projecteurs l'avenir de l'usine de Bombardier Transport à La Pocatière, qui compte environ 600 employés.

En conférence de presse, hier matin à l'hôtel de ville de La Pocatière, le président du syndicat des employés de l'usine, Mario Guignard, le maire Sylvain Hudon et le préfet de la MRC de Kamouraska, Yvon Soucy, ont avancé la possibilité de la mise à pied, dès l'automne, de 300 employés. Un nombre équivalent pourrait survenir chez les sous-traitants locaux.

« IL EST MINUIT ET CINQ »

Le porte-parole de Bombardier Transport, Éric Prud'Homme, a qualifié de « plausible » le scénario évoqué par les syndiqués. « Il est minuit et cinq pour l'usine », a-t-il affirmé pour illustrer à quel point le temps presse.

Après Azur, il n'y a plus aucune commande inscrite au carnet de l'usine, si ce n'est quelques travaux d'appoint sur des projets destinés à New York ou Edmonton, lesquels se termineront au mieux quelques mois plus tard.

PRÉCISIONS DEMANDÉES

À quelques occasions depuis l'annonce de la sélection d'Alstom, Philippe Couillard s'est montré rassurant, indiquant sans hésitation : « Il va y avoir du travail à La Pocatière, je vais veiller à ça. »

Sauf que tous les projets évoqués comme solutions par M. Couillard depuis ce moment ne semblent pas répondre à l'échéancier très serré qu'impose la fin imminente des travaux sur les trains Azur (voir la liste ci-contre). Les représentants régionaux lui demandent donc de préciser rapidement ses intentions.

« L'annonce a été une grande, grande déception pour nous... On a fondé un peu d'espoir sur les déclarations de M. Couillard, sauf qu'il n'y a rien qui s'est mis en branle. » - Sylvain Hudon

Selon M. Hudon, la façon la plus simple d'éviter l'échéancier fatal à court terme serait de commander des trains Azur additionnels, de gré à gré.

« Entre-temps, il y a peut-être d'autres projets qui vont émerger », espère-t-il.

Le député libéral local, Norbert Morin, et le ministre responsable de la région, Jean D'Amour, ont assisté hier matin à la conférence de presse, ce qui a été relevé tant par les organisateurs que par le porte-parole de Bombardier Transport comme un signe d'espoir.

Depuis l'annonce de la sélection d'Alstom, La Presse a tenté à au moins trois occasions d'obtenir de l'attachée de presse du ministre des Transports André Fortin, Marie-Pier Richard, des précisions sur les projets envisagés pour La Pocatière. Nos appels sont demeurés sans réponse.