Le Réseau électrique métropolitain, dorénavant connu sous le nom de Réseau express métropolitain (REM), sera construit par le consortium mené par SNC-Lavalin et ses trains seront construits par Alstom, a annoncé ce matin la Caisse de dépôt.

Le projet devrait coûter 6,3 milliards de dollars, les dépassements ayant été limités par de nouvelles modifications au tracé. L'entrée en service est prévue pour l'été 2021.

Deux consortiums se disputaient le contrat de construction du réseau ferroviaire, des stations, des installations électriques et autres infrastructures nécessaires, représentant de 75% à 80% des coûts totaux. Celui retenu, Groupe NouvLR, comprend six entreprises: SNC-Lavalin, Pomerleau, Dragados Canada, Aecon Québec, EBC inc. et Aecom Consultants.

Du côté de la fourniture du matériel roulant, le Groupe des partenaires pour la mobilité et des Montréalais, qui regroupait Alstom Transport Canada et SNC-Lavalin O&M a été préféré à deux autres groupes, dont un mené par Bombardier Transport.

La facture totale annoncée par le résultat de ces appels d'offres est de 6,3 milliards de dollars, soit environ 300 millions de plus qu'annoncé au départ. C'est la Caisse de dépôt qui comblera cet écart. Sa part de l'investissement passera donc de 2,67 milliards à 2,95 milliards de dollars. Les factures d'Ottawa et de Québec demeureront à 1,28 milliard chacune. Hydro-Québec (295 M$) et l'ARTM (512 M$), via la captation de la plus-value foncière, complètent le portrait.

Au total, CDPQ Infra, la filiale de la Caisse responsable du projet, estime à 65% le contenu local de l'ensemble du projet

L'octroi des contrats était au départ prévu pour l'automne, mais les soumissions reçues par CDPQ Infra pour le volet Infrastructures étaient beaucoup plus élevées qu'attendu. On avait alors décidé de retourner à la table à dessin, en compagnie des soumissionnaires, pour abaisser les coûts.

Ces travaux ont mené à deux grandes modifications au tracé. La plus importante touche l'arrivée au centre-ville en provenance de Brossard.

L'idée d'un tunnel entre les environs des studios MELS et Griffintown, sous le bassin Peel, a été abandonnée. Le trajet sera maintenant aérien et longera un corridor aérien du CN. Selon CDPQ Infra, outre les économies, cette solution offre l'avantage d'une certaine flexibilité quant au positionnement de la station. La ville de Montréal sera consultée pour le déterminer.

L'autre grand changement est la suppression d'une station, qui portait le nom provisoire d'A13, près de l'intersection de l'autoroute 13 et du boulevard Henri-Bourassa. Le tracé sera là aussi modifié pour suivre un corridor existant du CN et éliminer la nécessité de construire un viaduc au-dessus de l'autoroute.

CDPQ Infra n'a pas voulu chiffrer les économies ainsi réalisées ou fournir une approximation des coûts auxquels elle était confrontée cet automne.

Investissement additionnel

Comme l'avait annoncé La Presse ce matin, le tunnel sous le Mont-Royal, très stratégique, sera emménagé de façon à permettre une utilisation hybride pour le REM et un éventuel train à grande fréquence de VIA Rail entre Montréal et Québec. D'ici à ce que la technologie nécessaire soit prête, cet éventuel train pourrait s'arrêter à la station A40 et ses passagers seraient transférés vers le REM.

La Caisse de dépôt s'apprête à conclure l'achat du tunnel. Cet actif, a-t-elle annoncé, sera versé dans une nouvelle filiale, InfraMtl.co. La Caisse a aussi annoncé qu'elle allait se porter acquéreur, auprès du CN, de la Gare Centrale et du Viaduc du Sud, celui qui quitte la gare vers le sud. Ces deux actifs seront aussi intégrés à la nouvelle filiale. Le coût de ces acquisitions ne fait pas partie des 6,3 milliards annoncés.

La mise en service de la première antenne du réseau est prévue pour l'été 2021. Des tests seront menés dès la fin de 2020. Aucun calendrier n'a encore été prévu pour la mise en service des antennes supplémentaires.

« Excellente nouvelle », dit Dominique Anglade

La ministre du Développement économique, Dominique Anglade, considère que l'annonce de la Caisse est « une excellente nouvelle pour le développement économique du Québec », même si les trains ne seront pas construits par Bombardier.

« Il faut aussi considérer les retombées locales, qui sont même plus importantes que ce que les partis d'opposition demandaient », a-t-elle dit à la sortie d'une réunion du caucus libéral. Elle chiffre le « contenu local » à 65 %. Elle ajoute que « dans le consortium, il y a des joueurs québécois autour de la table ».