Alors qu'elle évalue si la C Series de Bombardier porte ou non-préjudice à Boeing, la Commission internationale du commerce des États-Unis (USITC) désire alimenter ses réflexions avec plus de détails.

Dans des documents déposés auprès des autorités américaines, l'organisme indique s'être adressé aux deux avionneurs cette semaine pour exiger de nouvelles informations dans le cadre de ce litige commercial.

La USITC devrait indiquer vers le 1er février si la C Series a livré une concurrence déloyale à Boeing et si les droits compensatoires et antidumping finaux de 292,21 % décrétés par le département américain du Commerce le mois dernier s'appliqueront sur les appareils exportés au sud de la frontière.

«La Commission demande que Boeing fournisse plus d'informations à l'égard de l'état et de la nature de ses discussions visant à acquérir ou conclure un partenariat avec Embraer», peut-on lire dans les documents.

Compte tenu de la nature confidentielle des informations, la USITC n'énumère pas les détails que Boeing devra communiquer.

Les échanges entre Boeing et Embraer avaient été dévoilés le 21 décembre dernier, après les audiences qui s'étaient déroulées devant l'organisme américain et auxquelles ont notamment participé Bombardier, Boeing, Delta Air Lines ainsi que des représentants du gouvernement canadien.

Une alliance entre Boeing et Embraer constituerait une riposte à la récente prise de participation majoritaire d'Airbus dans le programme de la C Series de Bombardier. Les trois versions des E-Jets E2 d'Embraer, qui doivent entrer en service à compter de cette année, permettraient à Boeing de concurrencer directement la C Series.

Par ailleurs, l'organisme américain demande à Bombardier de faire le point sur ses négociations avec Delta en ce qui a trait à la livraison des 75 appareils CS100 commandés en avril 2016 par le transporteur établi à Atlanta. Les premières livraisons devaient débuter cette année.

Le plus important client de la C Series a toutefois confirmé qu'il ne comptait pas prendre livraison d'appareils assemblés à Mirabel, dans les Laurentides, aux installations de la multinationale québécoise.

Delta a l'intention d'attendre la nouvelle ligne d'assemblage que souhaite implanter Bombardier aux installations d'Airbus situées en Alabama.

Dans le cadre du partenariat ayant permis à Airbus de devenir l'actionnaire majoritaire de la C Series, l'avionneur québécois prévoyait une ligne d'assemblage américaine, ce qui, à son avis, devrait lui permettre d'éviter d'éventuels tarifs à la frontière.

Dans sa plainte, Boeing alléguait que les gouvernements du Québec, du Canada et du Royaume-Uni avaient subventionné le développement de la C Series, ce qui avait permis à Bombardier de vendre ses avions à des prix jugés dérisoires.