Le gouvernement brésilien n'est pas opposé à l'arrivée dans le capital d'Embraer d'un groupe étranger, mais veut conserver le contrôle du groupe aéronautique, a déclaré vendredi le président Michel Temer au lendemain de l'annonce de discussions sur un rapprochement avec l'Américain Boeing.

«Tout apport de capital étranger est bienvenu», de même que «tout accord de partenariat», a dit M. Temer à des journalistes, mais «le transfert du contrôle n'est pas en discussion», a-t-il ajouté en référence à la «golden share» détenue par Brasilia dans Embraer.

L'avionneur brésilien et le constructeur aéronautique Boeing avaient annoncé jeudi des discussions en vue d'un rapprochement, moins de trois mois après l'officialisation d'un partenariat entre l'européen Airbus et le canadien Bombardier.

Ils avaient toutefois précisé prudemment qu'«il n'y a aucune garantie que ces discussions aboutiront à un accord», soulignant que «toute transaction serait soumise à l'approbation du gouvernement brésilien et de leurs autorités de régulation, ainsi que des conseils d'administration des deux entreprises et à celui des actionnaires d'Embraer».

M. Temer a confirmé ainsi la crainte des deux constructeurs de voir Brasilia s'opposer purement et simplement à une perte de contrôle d'Embraer en faisant jouer sa «golden share», action préférentielle qui lui donne un droit de veto sur les décisions stratégiques où sa souveraineté est en jeu.

Les déclarations présidentielles ont fait faire du yo-yo entre le vert et le rouge à l'action d'Embraer qui avait bondi jeudi.

Troisième constructeur mondial avec six milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2016, Embraer, qui avait été privatisé en 1994, est l'un des joyaux du Brésil avec une gamme d'avions civils, militaires, mais aussi de jets d'affaires.

Le secteur aéronautique demeure un secteur hautement stratégique pour le Brésil, même si celui-ci est désespéremment à la recherche d'argent frais pour remplir ses caisses vidées par une récession historique.