WestJet a indiqué mercredi que Swoop, son transporteur à bas prix qui sera lancé l'été prochain, ciblerait particulièrement la génération du millénaire, les jeunes familles et les voyageurs économes.

Le transporteur aérien de Calgary dit s'attendre à offrir des tarifs environ moitié moins élevés que ceux de sa principale ligne. À ces tarifs s'ajouteront cependant d'importants frais auxiliaires pour les bagages et d'autres services.

Au final, les prix totaux d'un voyage en avion avec Swoop devraient être inférieurs de 30 à 40 pour cent à ceux de WestJet, a estimé l'entreprise.

«La marque reposera essentiellement sur la faiblesse de ses tarifs et sur le fait de permettre à certaines personnes de voyager alors qu'elles ne pourraient normalement pas le faire, ou de voyager plus souvent», a expliqué mercredi le vice-président exécutif de WestJet, Bob Cummings, lors d'une présentation dans le cadre d'une journée des investisseurs.

La société s'attend à ce qu'environ 60 pour cent des passagers qui choisiront Swoop voyagent pour le plaisir, contre 30 pour cent pour visiter des amis ou de la famille et 10 pour cent par affaire ou en groupe.

M. Cummings a indiqué que WestJet avait «décortiqué» les modèles des lignes aériennes à bas prix aux États-Unis et en Europe et avait tenté de tirer profit de leurs leçons en concevant Swoop.

La clé est de couper les coûts à leur plus faible niveau absolu en externalisant le plus de tâches possible, en obtenant les plus faibles prix du côté des aéroports et en vendant les billets exclusivement en ligne.

Cependant, WestJet croit pouvoir profiter du fait qu'il permettra aux voyageurs canadiens de ne plus avoir à traverser la frontière pour avoir accès à de très bas tarifs.

Les tarifs offerts aux aéroports canadiens comme ceux de Hamilton et d'Abborsford, en Colombie-Britannique, devraient être similaires à ceux des aéroports américains près de la frontière.

«Nous croyons qu'il s'agit d'une vraie occasion d'affaires pour nous, et qu'il est légitime pour nous de la saisir», a expliqué M. Cummings aux analystes.

L'ensemble des prix chargés par Swoop et les destinations qu'il desservira seront dévoilés en février, lorsque les billets seront mis en vente.

Coentreprise avec Delta

Par ailleurs, WestJet et Delta Air Lines ont annoncé mercredi avoir l'intention de former une coentreprise qui améliorera le service transfrontalier et renforcera leur partenariat déjà existant.

L'entente, qui doit encore être approuvée, devrait être en vigueur au premier semestre de 2019. Elle permettrait d'augmenter le nombre de choix en matière de voyage entre les États-Unis et le Canada, ainsi que les avantages aux grands voyageurs.

WestJet et Delta ont indiqué que leur entente préliminaire prévoyait des horaires de vol coordonnés pour de nouveaux vols sans escale vers de nouvelles destinations, ainsi qu'un partage de codes élargi, qui permet à chaque partenaire de réserver des sièges sur les vols de l'un et de l'autre.

L'entente avec Delta a été annoncée alors que WestJet dévoilait ses nouvelles cibles financières jusqu'en 2020, que l'analyste Doug Taylor, de Canaccord Genuity, a bien accueillies.

«Nous croyons que ces prévisions devraient être considérées comme positives (...) et qu'elles confirment que les multiples programmes d'expansion de WestJet ne surviendront pas au détriment de la rentabilité à court terme et de son bilan», a écrit M. Taylor dans son rapport.

WestJet vise des revenus annuels d'entre 300 millions et 500 millions jusqu'en 2022, grâce aux frais auxiliaires, à un système amélioré de gestion des revenus et à un élargissement de ses produits de tarifs.

Le transporteur a identifié des économies de coûts annuels d'entre 140 millions et 200 millions pour les cinq prochaines années grâce aux reconfigurations de sa flotte, aux économies de coûts dans les aéroports, à une optimisation de ses plans de maintenance, au libre-service numérique et aux efficiences de son réseau de vente et de distribution.