À l'instar de la saison touristique, celle des croisières fracasse des records cette année dans la métropole. Près de 114 517 passagers et membres d'équipage ont posé le pied dans le port de Montréal au cours de la période allant du début mai à la fin octobre, une augmentation de 33 % par rapport à l'an dernier, selon les données obtenues par La Presse Affaires.

Pendant la saison, la jetée Alexandra nouvellement rénovée pour les célébrations du 375e anniversaire de la métropole ainsi que le terminal T3 - qui devait au départ servir temporairement, mais que l'on conservera finalement - ont été les hôtes de 52 croisières organisées sur 21 navires.

À noter que Montréal est essentiellement un port d'« embarquement-débarquement ». Les bateaux restent donc en moyenne deux jours, le temps que les passagers qui terminent leur croisière quittent le bateau pour laisser la place à de nouveaux croisiéristes.

Le bilan 2017 réjouit évidemment le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière. L'idée est d'attirer une clientèle de luxe qui avait quelque peu déserté la métropole.

« Le tourisme va tellement bien un peu partout dans le monde, il n'y a pas de raison pour que Montréal n'en profite pas. » - Yves Lalumière, au cours d'un entretien téléphonique

Il rappelle du même coup que son organisme a travaillé fort au cours des quatre dernières années pour « vendre » Montréal aux entreprises de croisières. La nouvelle jetée, lumineuse et accueillante, aurait également contribué au succès de la saison.

Bonne nouvelle pour l'industrie touristique : les passagers ne se contentent pas de passer en coup de vent. Quelque 70 % des croisiéristes qui foulent le sol montréalais effectuent un séjour d'environ deux nuits, avant de monter à bord de leur navire ou encore à la fin de leur croisière. « Près de 40 % des passagers prennent une excursion en sortant du bateau », souligne M. Lalumière. La gastronomie et les activités culturelles seraient les principaux éléments qui intéressent les voyageurs par bateau, âgés en moyenne de 64 ans.

OPTIMISME POUR 2018

Par ailleurs, le patron de Tourisme Montréal ne craint pas que l'intérêt des entreprises de croisières s'essouffle. Selon ses prédictions, l'année 2018 devrait connaître une autre augmentation avec l'arrivée d'environ 130 000 passagers et membres d'équipage.

Devant ce succès, l'objectif de l'organisme est d'accueillir davantage de navires pendant la saison estivale, en juillet et août. C'est que près de 70 % des bateaux accostent au printemps et en automne. Au lieu de prolonger la saison, on souhaite attirer cette clientèle en été, moment où les festivités battent leur plein.

D'OÙ PROVIENNENT LES CROISIÉRISTES ?

La majorité des croisiéristes (68 %) arrivent des États-Unis, selon les données recueillies par le Comité croisières Montréal. La deuxième position est occupée par les visiteurs provenant du Royaume-Uni (12 %), du Canada (7 %) et de l'Australie (5 %).

EN CONSTANTE AUGMENTATION

Depuis 2011, Montréal a connu, année après année une hausse de l'achalandage. Au cours des sept dernières années, le Comité croisières a enregistré une augmentation de 140 % du nombre de passagers et membres d'équipage.

LES DÉPENSES TOURISTIQUES

En 2015, les passagers qui ont passé du temps à Montréal avant d'entreprendre leur croisière ou de la terminer ont généré 19 millions en dépenses touristiques. Chaque croisiériste aurait alors dépensé en moyenne 315 $ par jour dans la métropole.

CROISSANCE AUSSI À QUÉBEC

La Vieille Capitale connaît aussi du succès auprès des croisiéristes. Selon les données révélées au début du mois de novembre, le port de Québec a aussi fracassé des records en accueillant 201 000 visiteurs répartis dans 34 navires. À noter toutefois que la majorité d'entre eux ne font qu'une escale, ils restent donc moins longtemps à quai. On évalue à environ 50 000 par année le nombre de croisiéristes qui sont en « embarquement-débarquement », ce qui signifie que le navire est à quai pendant trois jours en moyenne.

Photo Martin Chamberland, Archives La Presse

Yves Lalumière, président-directeur général de Tourisme Montréal