Après des semaines d'atermoiements, Uber a nommé comme nouveau PDG Dara Khosrowshahi, jusque là patron d'Expedia, en remplacement de Travis Kalanick qui a démissionné en juin, a annoncé mardi soir le groupe américain.

«Nous sommes ravis d'annoncer que le conseil d'administration d'Uber a voté à l'unanimité pour que Dara Khosrowshahi devienne notre nouveau PDG», a écrit le groupe de location de voitures avec chauffeur dans un mail aux employés transmis à la presse.

Le conseil et la direction du groupe «sont confiants dans le fait que Dara soit la meilleure personne pour conduire Uber vers l'avenir», poursuit le texte, qui précise que le nouveau patron viendra voir les salariés «demain» mercredi.

Dara Khosrowshahi, 48 ans, était à la tête du voyagiste en ligne Expedia depuis 2005. Il aura la lourde tâche de redorer l'image d'Uber ternie par une cascade de scandales depuis des mois, sur fond d'accusations de harcèlement, de sexisme, de vols de technologies, entre autres.

Son prédécesseur, le controversé fondateur Travis Kalanick, accusé d'avoir lui même entretenu une culture d'entreprise brutale, avait été poussé vers la sortie par des investisseurs puissants fin juin.

Enquête sur d'eventuels cas de corruption

Par ailleurs, le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si Uber a cherché à corrompre des responsables étrangers pour promouvoir ses intérêts, a indiqué l'entreprise mardi, confirmant une information du Wall Street Journal.

Le leader mondial de la réservation de voitures avec chauffeur a confirmé à l'AFP qu'il coopérait à une enquête sur de possibles violations du «Foreign Corrupt Practices Act» mais n'a pas souhaité fournir de détails.

Cette loi interdit «à certaines catégories de personnes et entités de payer des responsables officiels étrangers dans le but de faciliter l'obtention ou le maintien d'intérêts commerciaux», selon le site internet du ministère de la Justice.

La révélation de cette enquête intervient alors qu'Uber fait face à une cascade de polémiques et d'enquêtes ces derniers mois.

L'entreprise de San Francisco semble avoir enfin trouvé un nouveau PDG pour remplacer le controversé Travis Kalanick poussé à la démission fin juin. Mais la nomination de Dara Khosrowshahi, qui dirige actuellement Expedia, n'a pas encore été officialisée.

Il aura en tout état de cause fort à faire pour relancer l'entreprise, qui a encore perdu environ 600 millions de dollars au second trimestre et dont le conseil d'administration s'est publiquement déchiré tout l'été sur le choix d'un nouveau PDG.

Outre les accusations de sexisme et de harcèlement qui entourent le groupe, Uber s'est aussi mis à dos les taxis qui voient en lui leur mort programmée, les régulateurs de nombreux pays qui cherchent à lui faire barrage et même ses propres chauffeurs, qui réclament de meilleures rémunérations ou un statut plus protecteur.

Le gouvernement américain a également ouvert cette année une enquête pénale contre Uber, soupçonné d'avoir utilisé un logiciel pour permettre à ses chauffeurs d'éviter de se faire repérer par les autorités dans les zones dont il est exclu.

Uber est aussi poursuivi par une filiale de Google, Waymo, spécialisée dans les voitures autonomes, qui l'accuse de vol de technologies.

Toujours sur le front judiciaire, le groupe est également poursuivi par une passagère violée par un chauffeur de Uber en 2014 en Inde, qui accuse ses dirigeants d'avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer.