Alors que le couperet continue de tomber au sein de sa division transport en Europe, Bombardier poursuit sa réflexion à l'égard de ses autres sites de production dans le monde, dont ceux situés au Canada et au Québec.

La multinationale québécoise a annoncé jeudi qu'elle comptait éliminer jusqu'à 2200 postes en Allemagne - soit près du quart de son effectif dans ce pays - d'ici 2020.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de la restructuration annoncée l'automne dernier par le constructeur d'avions et de trains, et qui doit se traduire par la suppression de 7500 postes à travers le monde.

Bombardier n'écarte pas la possibilité que d'autres décisions du genre touchent ses autres sites de production comme en France, au Royaume-Uni ainsi qu'en Amérique du Nord.

«Nous sommes dans une réflexion qui nous amène vers une transformation importante de nos activités, a expliqué un porte-parole de l'entreprise, Marc-André Lefebvre. Nous avions annoncé en octobre que des emplois seraient touchés au Canada et aux États-Unis. C'est une réflexion qui se poursuit.»

Il a ajouté que la multinationale n'avait «rien d'autre à annoncer pour le moment».

Pour l'instant, la situation ne semble pas inquiéter les quelque 450 employés de l'entreprise à l'usine de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, où sont assemblées les voitures Azur du métro de Montréal.

Même s'il n'était pas disponible pour une entrevue, le président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière, Mario Guignard, a fait savoir par courriel qu'il n'y avait «pas de répercussions» pour le moment, ajoutant que le site était en «plein emploi».

Ailleurs au Québec, Bombardier Transport compte environ 950 employés à Montréal ainsi qu'à Saint-Bruno-de-Montarville. L'entreprise emploie 2600 personnes dans le reste du Canada et 2700 autres aux États-Unis.

Pas de fermetures

En Allemagne, 700 des 2200 postes touchés sont «temporaires», a fait valoir l'entreprise.

Les licenciements devraient surtout toucher les sites de Hennigsdorf, en banlieue de Berlin, ainsi que de Görlitz, à proximité de la frontière avec la Pologne, mais aucune fermeture de site n'est prévue.

Bombardier (TSX:BBD.B) prévoit plutôt changer la vocation de certains sites afin de les spécialiser davantage, ce qui nécessite des réductions d'effectifs, fait valoir l'entreprise.

«Notre transformation faisait en sorte qu'il y avait des dédoublements dans nos sites allemands, a dit M. Lefebvre. Nous voulons nous assurer que les usines se concentrent dans leur spécialité.»

Au terme de négociations avec les représentants des travailleurs allemands, Bombardier investira également 70 millions d'euros dans le pays d'ici la fin de 2018.

C'est la deuxième fois en moins d'un mois que l'entreprise annonce des licenciements sur le Vieux-Continent. Le 8 juin, elle avait annoncé l'élimination de 650 postes d'ici la fin de 2018 en Suisse au sein de ses services hors production.

En date du 31 décembre dernier, Bombardier comptait 37 150 employés au sein de sa division de matériel roulant. À terme, ce nombre devrait être inférieur à 35 000 employés dans le cadre des restructurations.

À la Bourse de Toronto, en mi-journée, l'action de Bombardier se transigeait à 2,42 $, en baisse de trois cents, ou 1,22 pour cent.