Bombardier a livré mercredi son tout premier avion C Series depuis le début de l'année, mais la lenteur du processus de production inquiète des investisseurs.

L'analyste Steve Hensen de la firme Raymond James a abaissé de 3 $ à 2,50 $ son cours-cible pour Bombardier tout en faisant passer sa recommandation pour l'action de l'entreprise d'«acheter» à «conserver».

L'avionneur montréalais continue de faire les frais des problèmes de Pratt & Whitney, qui produit au compte-gouttes les moteurs qui propulsent la C Series en raison de retards dans la fabrication d'un composant clé, les soufflantes (pales). Cette situation avait déjà contraint Bombardier à diviser par deux ses livraisons de C Series en 2016 pour les ramener de 15 à sept.

«La persistance de la pénurie de moteurs, même si elle devait prendre fin bientôt, nous motive à prendre une pause et à nous placer sur les lignes de côté jusqu'à ce qu'une plus grande visibilité émerge», a écrit M. Hansen dans une note publiée mercredi.

Cette révision à la baisse d'une recommandation d'analyste est la première depuis un bon bout de temps pour Bombardier. Au cours des derniers mois, la communauté financière s'est montrée encouragée par les progrès réalisés par l'entreprise sous la houlette du PDG Alain Bellemare.

Lors de la publication de ses résultats trimestriels, le mois dernier, Bombardier a maintenu son objectif de remettre de 30 à 35 appareils C Series à des clients en 2017 en précisant que la plupart des livraisons auraient lieu dans le deuxième semestre.

Lors d'une entrevue accordée la semaine dernière à la publication spécialisée Flight Global, M. Bellemare a indiqué que Bombardier profitait du ralentissement de la production des C Series pour apporter des améliorations à sa chaîne d'assemblage de Mirabel.

Bombardier a livré mercredi à Swiss, client de lancement de la C Series, un sixième avion CS100 de 125 places. L'appareil doit quitter Mirabel pour Zurich jeudi matin.

Mercredi matin, le titre de Bombardier reculait de 1,4 % pour se négocier à 2,20 $ à la Bourse de Toronto. Depuis son récent sommet de 2,76 $, atteint le 17 janvier, il a perdu plus de 20 % de sa valeur.