Le constructeur d'avions américain Boeing a annoncé vendredi l'ouverture prochaine de sa toute première usine en Europe, en l'occurrence une petite unité de production de composants à haute valeur ajoutée dans le nord de l'Angleterre.

«Boeing va ouvrir ce site à Sheffield, Royaume-Uni, pour fabriquer des composants de haute technologie pour la nouvelle génération de Boeing 737, pour les 737 MAX et pour les 777», explique l'avionneur dans un communiqué.

Le groupe a précisé qu'il allait investir plus de 20 millions de livres (32 millions de dollars) pour ce site qui fabriquera des actionneurs destinés aux bords de fuite des ailes de ces avions. Il compte commencer l'embauche de la trentaine d'employés prévus l'année prochaine.

«Cette usine s'inscrit dans un plan plus large de Boeing pour commencer à fabriquer directement des composants et des systèmes d'actionnement aux États-Unis et au Royaume-Uni, afin d'améliorer l'efficacité de la production et réduire le coût sur la chaîne d'approvisionnement», a détaillé le groupe.

Il s'agira du premier site manufacturier de Boeing en Europe, où l'avionneur emploie des milliers de personnes mais dans d'autres domaines comme l'administration et/ou les services commerciaux.

Cette annonce est particulièrement symbolique, au moment où le gouvernement britannique s'apprête à ouvrir les négociations de sortie de l'Union européenne avec Bruxelles, à l'issue desquelles le Royaume-Uni sortira du marché unique.

Le directeur des opérations du grand concurrent de Boeing, l'Européen Airbus, a prévenu il y a exactement un mois à Londres qu'Airbus entrait dans une «phase dangereuse» face au Brexit, qui pourrait compliquer les échanges entre ses entités au Royaume-Uni et ailleurs en Europe.

Airbus emploie plus de 6000 personnes sur deux grands sites dans le pays, l'un à Filton près de Bristol (sud de l'Angleterre) spécialisé notamment dans des fonctions de design et d'ingénierie, et l'autre à Broughton (pays de Galles) où sont assemblées les ailes des Airbus.

L'annonce de Boeing intervient de surcroît au moment où le nouveau président américain Donald Trump veut pousser les multinationales américaines à produire davantage aux États-Unis, par exemple en taxant davantage les pièces détachées et produits qu'elles importent de l'étranger.