Même s'ils appartiennent tous deux au géant suédois Volvo, le constructeur de bus urbains Nova Bus et son cousin Prevost, qui produit des autocars interurbains, avaient l'habitude de fonctionner en vases clos, sans trop se parler. Plus maintenant.

« Les deux entreprises ne travaillaient jamais vraiment ensemble », a souligné jeudi Ralph Acs, ancien gestionnaire de Bombardier qui dirige, depuis un peu plus de deux ans, les activités de Volvo Buses dans les Amériques.

Les ingénieurs peuvent désormais passer d'une filiale à l'autre, on s'échange les meilleures pratiques, des fournisseurs sont mis en commun et les deux entreprises se présentent de façon unifiée devant des clients comme la Ville de New York qui achètent à la fois des bus urbains et des autocars. Les liens avec le siège social de Göteborg ont aussi été resserrés.

De passage à Montréal, le président de Volvo Buses, Håkan Agnevall, a reconnu que l'image de Nova Bus avait souffert des problèmes de qualité survenus il y a quelques années et d'une certaine dépendance de l'entreprise à l'égard des commandes financées par le gouvernement du Québec.

« Bien sûr, les gens ont des points de vue positifs et négatifs sur nous, a déclaré M. Agnevall en entrevue à La Presse après un discours prononcé au CORIM. Pour assurer notre avenir au Québec, nous devons prouver que nous offrons de la valeur ajoutée et que la fiabilité de nos produits est à la hauteur. Je dirais qu'au cours des deux dernières années, nous avons fait des améliorations significatives là-dessus. Pour connaître du succès, Nova Bus doit être concurrentielle sans avoir à compter sur des subventions ou un soutien gouvernemental. »

HAUSSE DE CADENCE

Les affaires vont bien pour Nova Bus ces jours-ci : croulant sous les commandes, notamment aux États-Unis, le constructeur embauche pour accroître sa production dans ses usines de Saint-Eustache, Saint-François-du-Lac et Plattsburgh, dans l'État de New York. L'entreprise doit toutefois s'adapter à la hausse des exigences en matière de contenu local au sud de la frontière : pour les clients qui sont des entités publiques, le minimum requis passera de 60 à 65 % en octobre et à 70 % en 2019.

Du côté de Prevost, la demande est relativement stable. L'entreprise s'affaire à installer une chaîne de montage temporaire à Lévis afin de produire des véhicules pour l'armée canadienne dans le cadre d'un contrat décroché par le constructeur américain de camions Mack, également propriété de Volvo.

Nova Bus dit détenir 55 % du marché canadien. Dans le secteur combiné des bus urbains et des autocars, Volvo arrive toutefois au deuxième rang en Amérique du Nord, derrière New Flyer Industries de Winnipeg.