Le gouvernement canadien a annoncé jeudi l'achat de 16 avions de recherche et de sauvetage C295 au groupe aéronautique européen Airbus, un contrat d'une valeur de 2,4 milliards de dollars canadiens avec le groupe aéronautique européen Airbus.

Airbus va livrer aux forces canadiennes ces appareils pour remplacer les 19 avions actuellement utilisés par l'armée de l'air pour ses opérations de sauvetage en zones éloignées, a indiqué Jody Foote, ministre des Travaux publics responsable des appels d'offres du gouvernement fédéral, lors d'une conférence de presse.

L'entretien des appareils coûtera en outre 2,3 milliards de dollars canadiens sur 15 ans et sera assuré par AirPro, une coentreprise constituée entre Airbus et la société canadienne PAL Aerospace, basée à Terre-Neuve, a-t-il été précisé.

Dotés d'un moteur Pratt & Whitney et capables de décoller sur de courtes distances, les C295 doivent remplacer les 19 Buffalo de Havilland et Lockheed 130, des avions développés dans les années 1950 et 1960.

«Ces appareils changent la donne de la recherche et sauvetage au Canada. C'est plus qu'un avion extrêmement fiable et polyvalent, il représente une avancée technologique pour notre capacité à porter secours», s'est félicité le ministre de la Défense Harjit Sajjan depuis la base aérienne de Trenton (Ontario).

Les radars et capteurs embarqués «permettront aux équipages de localiser plus facilement les personnes en détresse, même dans l'obscurité et dans des conditions météorologiques difficiles», a-t-il souligné, rappelant que les zones couvertes vont du Pacifique à l'Arctique en passant par l'Atlantique Nord.

L'administration de Justin Trudeau hésitait entre les C295 d'Airbus et les Alenia C27J de l'italien Leonardo-Finmeccanica pour remplacer cette flotte de sauvetage de l'armée de l'air.

Chasseurs et frégates

Ce contrat porte à 185 le nombre de C295 vendus par Airbus dans le monde depuis les débuts de ce programme en 1997.

Les C295 seront livrés entre 2019 et 2022 et viendront s'ajouter à cinq autres Airbus utilisés actuellement par l'armée canadienne, les avions de transport de troupes et de dignitaires, et de ravitaillement, CC150 Polaris, des A310 modifiés.

Il s'agit du deuxième investissement majeur dans les capacités aériennes militaires du Canada annoncé en deux semaines par le gouvernement Trudeau.

Fin novembre, la Défense avait commandé 18 chasseurs Super Hornet à Boeing pour remplacer, dès 2018 mais de manière temporaire, sa flotte vieillissante de F-18. Après des années d'hésitations, en raison notamment de l'engagement pris dans le programme du chasseur furtif F-35 de Lockheed Martin. En parallèle, le ministère canadien de la Défense a lancé un nouvel appel d'offres sur cinq ans afin de moderniser sa flotte de combat.

Le précédent gouvernement avait bloqué en 2010 une enveloppe de neuf milliards de dollars canadiens pour son aviation de chasse. Avec la relance de cet appel d'offres, le Rafale de Dassault, l'Eurofighter Typhoon ou encore le Grippen du Suédois Saab se retrouvent à nouveau en course pour remplacer les F-18.

Outre l'aviation, la Défense canadienne doit également pallier à la vétusté de sa marine, avec une décision attendue prochainement sur le remplacement de 15 frégates.