La récente décision du ministère des Transports de réduire ses activités de surveillance dans les secteurs de l'aviation commerciale soulève de vives inquiétudes au sein de l'Association des pilotes fédéraux du Canada (APFC).

D'autant plus que cette réduction des activités de surveillance survient quelques semaines seulement après que le Bureau de la sécurité des transports eut recommandé de renforcer ces activités dans la foulée de l'enquête entourant l'écrasement d'un hélicoptère d'Ornge lors d'une évacuation médicale en 2013, au nord de l'Ontario. Quatre personnes ont perdu la vie à la suite de cette tragédie.

Les changements apportés par le ministère des Transports sont entrés en vigueur le 17 août et sont contenus dans un bulletin interne distribué à certains gestionnaires du ministère.

Selon l'APFC, les changements ont pour effet de diminuer les activités de surveillance dans les aéroports et héliports canadiens et d'exempter trois secteurs de l'aviation de s'occuper de la surveillance : les avions d'affaires, les fournisseurs des pièces d'avions ainsi et les aéronefs qui effectuent des missions spécialisées telles que combattre des feux de forêt.

« Le Bureau de la sécurité des transports recommande d'augmenter les vérifications sur la sécurité et non pas de les diminuer. Transports Canada est en train d'abolir drastiquement toutes ces recommandations importantes, avant même que le ministre ait eu la possibilité d'y répondre », a affirmé Greg McConnell, le président national de l'APFC.

L'APFC, qui représente les pilotes et les détenteurs de permis de pilote qui travaillent comme inspecteur de l'aviation civile au ministère des Transports, a d'ailleurs envoyé une lettre à la présidente du BST, Kathy Fox, pour lui faire part de ses vives inquiétudes au sujet des changements adoptés le ministère.

L'APFC se dit aussi inquiète de voir que ces changements ont été adoptés dans le plus grand secret.

Au bureau du ministre des Transports Marc Garneau, on affirme que ces changements ont été faits afin de réaffecter des inspecteurs dans les aéroports où les besoins sont plus importants.

« Transports Canada a un programme robuste de vérification fondée sur le risque qui permet au ministère de prioriser ses ressources de manière stratégique dans les domaines où les risques sont plus élevés. Notre équipe d'inspecteurs est composée d'experts en matière de sécurité de l'aviation qui ont de nombreuses années d'expérience pour assurer la sécurité aérienne. Le ministère continue d'évaluer et de modifier ses outils de vérification pour s'assurer qu'ils demeurent efficaces », a-t-on indiqué.