Des employés de Bombardier à Dorval devront collaborer pour éviter d'autres mises à pied en raison d'une réduction temporaire des activités au centre de finition des avions d'affaires Global 5000 et 6000 l'an prochain.

Le constructeur d'avions et de trains proposera des congés sans solde aux quelque 1900 employés de son usine.

«C'est un ajustement mineur de nos activités qui se fera au cours de 2017», a expliqué un porte-parole de Bombardier, Mark Masluch, attribuant la décision aux conditions actuelles du marché des avions d'affaires ainsi qu'à une gestion des coûts.

L'an dernier, Bombardier avait annoncé une baisse de la production de ses Global 5000/6000 pour la faire passer de 80 à environ 50 appareils par année.

Selon des informations obtenues par La Presse canadienne, un des scénarios étudiés ajouterait environ 20 jours à la pause de deux semaines habituellement prévue pendant la période estivale.

Bombardier et le syndicat Unifor - qui représente quelque 1300 travailleurs de l'usine de Dorval - n'ont pas voulu se prononcer quant au nombre de jours.

«Toutes les options sont sur la table lorsque nous prenons une décision comme celle-ci, mais nous devons en discuter avec le syndicat ainsi que les employés», a dit M. Masluch.

Selon le président de la section locale 62 d'Unifor, Yannick Houle, des rencontres sont prévues dès la semaine prochaine entre les deux parties pour tenter d'éviter des réductions d'effectif.

Au cours d'un entretien téléphonique, celui-ci a déploré la décision de l'employeur qui, à son avis, forcera certains syndiqués à se tourner vers leur banque de temps pour éviter de se retrouver sans salaire.

«C'est dommage, parce que la réduction des coûts se fait toujours aux frais des travailleurs, a affirmé M. Houle. Un programme de travail partagé pourrait également être une option.»

Les employés affectés aux programmes des avions d'affaires Challenger et Learjet ont également fait les frais du régime minceur décrété par Bombardier.

D'après l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA), l'entreprise prévoit une interruption de la production de ses jets d'affaires Challenger 350 et 650 dans ses usines montréalaises pour une période d'un mois.

À Wichita, dans l'État du Kansas, où sont construits les avions Learjet, on a également annoncé à des travailleurs qu'ils seraient transférés ou mis à pied.

M. Masluch n'a pas voulu fournir de détails entourant la décision de suspendre la production du Challenger, affirmant qu'elle est attribuable à la restructuration annoncée en février qui prévoyait également la suppression de 7000 emplois. La semaine dernière, Bombardier avait remis des lettres de mises à pied à des employés dans le cadre de sa stratégie «d'optimisation de la main-d'oeuvre».

Par ailleurs, à Toronto, Bombardier Transport n'a pas été capable de respecter l'échéance du 31 août en ce qui a trait à la livraison du véhicule d'essai à l'agence de transport ontarienne Metrolinx dans le cadre d'un projet de train léger sur rail à Toronto.

L'entreprise assure que cela n'aura aucun impact sur les livraisons du projet de 5,3 milliards, dont la mise en service est prévue en 2021. Un plan pour accélérer les essais a également été présenté.

Une porte-parole de Metrolinx, Anne Marie Aikins, a affirmé que Bombardier avait fourni des garanties en ce qui a trait au respect des dates de livraison.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier a clôturé à 2,13 $, en baisse de deux cents, ou 0,93 pour cent.