Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, n'est pas encore convaincu qu'il faut une « charte des droits » pour protéger les passagers aériens canadiens, malgré l'augmentation des plaintes des voyageurs, les recommandations d'un rapport interne et les demandes de plusieurs organismes de protection des consommateurs.

Lors d'une tournée de consultation du ministre sur l'avenir des transports au Canada, terminée il y a quelques jours, le manque de protection des passagers en cas d'annulation de vol ou de perte de bagages a été déploré à plusieurs reprises.

« Les propositions entendues lors des tables rondes vont nous inspirer pour améliorer l'expérience des voyageurs, mais nous ne savons pas encore comment, nous n'avons pas déterminé nos priorités », a indiqué le porte-parole du ministre Garneau, Marc Roy.

Droits à deux vitesses

Un rapport remis l'hiver dernier au ministre des Transports soulignait que les Canadiens sont mieux protégés lorsqu'ils voyagent par avion dans l'Union européenne (UE) et aux États-Unis que dans leur propre pays.

« Les transporteurs aériens canadiens se conforment déjà aux protections des consommateurs imposées par plusieurs administrations, notamment les É.-U. et l'UE, lorsqu'elles exploitent des services en provenance de ces endroits. Le résultat est une situation inhabituelle dans laquelle les voyageurs canadiens profitent de protections rigoureuses et codifiées à l'étranger, même lorsqu'ils voyagent avec des transporteurs aériens canadiens », note le rapport, soumis par un comité qui examinait les changements à apporter à la Loi sur les transports.

Le Canada doit améliorer les recours des passagers aériens en s'inspirant de ce qui se fait ailleurs, a demandé le comité.

CAA-Québec demande aussi l'« adoption rapide d'une charte canadienne pour mieux protéger les droits des voyageurs », en soulignant que près de 125 millions de Canadiens avaient pris l'avion en 2014, soit une hausse de 45 % en 10 ans.

« L'Europe a sa charte depuis 2005 et les États-Unis, depuis 2009. Les voyageurs canadiens méritent mieux », a souligné Richard Lachance, président de CAA-Québec, dans une lettre publiée la semaine dernière.

Retards coûteux

Europe 

Un règlement prévoit 250 à 600 euros d'indemnisation par passager lors d'un vol annulé ou en retard de plus de trois heures, au départ d'un aéroport européen, que ce soit avec une compagnie européenne ou étrangère, ou pour un vol à destination de l'Europe assuré par une compagnie européenne. 

États-Unis 

Après deux heures d'attente dans l'avion, les passagers doivent recevoir de quoi manger et boire. Après trois heures, ils peuvent exiger de sortir.

Si un passager ne peut prendre son vol pour cause de surréservation et qu'il arrive à destination avec plus d'une heure de retard, il reçoit 200 % à 400 % du prix de son billet « aller » en compensation (maximum 650 à 1300 $US).