STX France livre jeudi à Saint-Nazaire à l'armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL) le paquebot Harmony of the Seas, le plus gros navire de croisière jamais construit, avec 362 mètres de long et 66 m de large.

Le croisiériste américain, client fidèle avec 12 navires déjà livrés par le chantier naval nazairien, doit prendre possession du géant des mers en fin de matinée, lors d'une cérémonie. Le paquebot devrait ensuite quitter son berceau dimanche à la mi-journée, si les conditions métrologiques le permettent.

Ville flottante pouvant embarquer jusqu'à 6360 passagers et 2100 membres d'équipages, Harmony of the Seas, troisième paquebot de la classe Oasis, affiche des dimensions spectaculaires: 120 000 tonnes, 16 ponts, et une longueur supérieure au viaduc de Millau (343 m) ou à la Tour Eiffel (312 m).

À bord, Harmony of the Seas offre plus de 66 000 m2 d'espaces de restauration et de divertissement. Parmi les attractions phares, «The Ultimate Abyss», le plus haut toboggan en mer, permettra aux amateurs de sensations fortes de virevolter à l'arrière du navire, du pont 16 jusqu'au pont 6. Pour les amateurs de cocktails, au «Bionic Bar», deux bras robotisés joueront les serveurs.

En une semaine de croisière, les vacanciers auront pour loisirs une tyrolienne, un terrain de basket, un mini-golf, des simulateurs de surf, des jacuzzis flottants, un casino et un grand théâtre de 1400 places, où seront proposées les comédies musicales de Broadway.

Un bar télescopique grimpera de la «Royal Promenade», une rue intérieure bordée de restaurants et boutiques, à «Central Park», trois ponts au-dessus, un jardin extérieur composé de 12 000 espèces végétales.

10 millions d'heures de travail

Ce dernier né de la compagnie Royal Caribbean complétera la flotte de 24 autres navires du croisiériste, basé à Miami en Floride.

Après une première croisière inaugurale le 22 mai au départ de Southampton (sud de l'Angleterre), Harmony of the Seas partira une semaine plus tard pour Barcelone, son port d'attache, pour entamer ses croisières d'une semaine en Méditerranée, où il sera exploité jusqu'à fin octobre.

La construction de ce mastodonte a représenté 10 millions d'heures de travail pour les quelque 2500 salariés de STX et ses sous-traitants.

La commande, passée fin 2012 par RCCL et d'une valeur de près d'un milliard d'euros, avait constitué «un grand bol d'air» et un retour aux années fastes pour le chantier naval, qui traversait une période sombre.

STX avait engagé la construction de l'Harmony le 23 septembre 2013, cinq et six mois après avoir livré ses deux derniers navires à passagers, le très luxueux Europa 2 à l'armateur allemand Hapag-Lloyd Cruises, et le MSC Preziosa remis à l'armateur italo-suisse MSC Croisières.

Depuis, les ex-Chantiers de l'Atlantique, d'où sont sortis 120 paquebots en 150 ans, ont engrangé les commandes et livreront, après l'Harmony of the Seas, onze nouveaux navires d'ici à 2026.

Le frère jumeau du plus gros paquebot du monde, du même gabarit, dont la construction a débuté à Saint-Nazaire, rejoindra en mars 2018 la flotte de RCCL, qui a également passé commande pour sa filiale Celebrity Cruises de deux navires de la classe Edge, moins grands (300 m de long), mais plus luxueux.

Avant, STX livrera en mai 2017 à MSC, autre client historique, le Meraviglia, un paquebot nouvelle génération de 315 mètres de long et 43 m de large, pouvant accueillir 7200 personnes dont environ 5700 passagers.

Son «sistership» doit être remis début 2019 à son propriétaire, qui a commandé aux chantiers STX France six nouveaux paquebots en l'espace de deux mois, dont quatre navires d'une nouvelle classe le 6 avril dernier.