L'arrivée d'Uber et Lyft a eu l'effet d'un frein brutal sur le secteur des taxis à Los Angeles, deuxième ville des Etats-Unis, d'après un rapport des services de transport de la ville obtenu jeudi.

Après l'arrivée en 2012 des services Uber et Lyft, qui fonctionnent avec une application centralisée mais font intervenir des chauffeurs indépendants, «la demande de services de taxis a baissé à partir de la deuxième moitié de 2013 et de plus en plus jusqu'à fin 2015», indique ce rapport.

La baisse représente 28% sur trois ans et le nombre de courses commandées à l'avance, les plus touchées comparées aux taxis hélés ou pris sur des stations de taxis devant des hôtels, aéroports ou lieux touristiques, a plongé de 42%.

Une chute d'autant plus significative que pendant la même période le nombre de visiteurs dans la métropole californienne a bondi.

«Les courses maintenant prises par Uber, Lyft et d'autres types d'entreprises de transports en réseau (TNC) ont probablement le plus gros impact sur les services de taxis», souligne le rapport.

Les courses Uber et Lyft sont largement moins chères que celles d'un taxi classique et leur arrivée a révolutionné la vie quotidienne à Los Angeles, ville longue de plus de 71 km où les transports publics sont insuffisants.

Bruce Gillman, porte-parole des services de transports municipaux, souligne que «vu la tendance à la baisse des courses, la ville va peut-être revoir sa réglementation» sur les taxis.

Il assure, interrogé par l'AFP, que «les compagnies de taxis adoptent les nouvelles technologies, développent des applications (pour réserver) et ont des services de réservation en ligne depuis longtemps».

Autant de taxis... qui travaillent moins

D'après lui, le nombre de taxis autorisés à Los Angeles, soit près de 2400, «est resté stable» même si certains d'entre eux ne travaillent peut-être plus autant qu'avant.

Les sociétés comme Uber ou Lyft bousculent les services de taxis pré-existants partout où ils arrivent grâce à leurs prix avantageux et leur offre facile à utiliser.

Ils sont toutefois accusés régulièrement de ne pas respecter les législations existantes, de ne pas offrir une sécurité suffisante, de brader les rémunérations, entre autres.

Un tribunal de Buenos Aires a ainsi suspendu mercredi l'autorisation d'exercer d'Uber un jour seulement après son lancement, donnant raison aux syndicats de chauffeurs de taxi qui dénonçaient une «concurrence déloyale».

L'arrivée de la société américaine a été généralement très mal accueillie par les chauffeurs de taxi dans les quelque 400 villes dans le monde où elle est présente, avec des manifestations parfois violentes à Madrid, Paris, Londres ou encore Sao Paulo.