Alors qu'Ottawa étudie toujours la possibilité d'investir dans la C Series de Bombardier, le premier ministre Justin Trudeau a été muet hier sur la question des actions à vote multiple de la famille Bombardier-Beaudoin, qui serait l'un des principaux points en litige dans les négociations en vue d'une aide fédérale.

Québec a investi 1 milliard US dans la C Series sans demander de changement à la structure des actions de l'entreprise, qui permet à la famille Beaudoin-Bombardier de contrôler la majorité des droits de vote grâce à ses actions à vote multiple. Selon le Globe and Mail, Ottawa a des réserves à aider Bombardier si l'entreprise ne fait pas de changements à la structure de gouvernance, notamment au chapitre des actions à vote multiple. Sans cette structure, l'entreprise est plus facilement sujette à une offre d'achat.

Hier en conférence de presse, alors qu'on lui demandait s'il était favorable ou non à ce que la famille Bombardier-Beaudoin conserve ses actions à vote multiple, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a évité d'aborder cette question. 

« L'industrie aéronautique est une priorité à court terme, à moyen terme et à long terme, a-t-il répondu. C'est pour ça que nous, nous [étudions] avec beaucoup d'attention la situation de Bombardier pour que nous puissions développer une solution qui va fonctionner à court terme, mais aussi à moyen et à long terme. C'est ce que j'ai toujours exigé, c'est ce que nous allons continuer de regarder avant de prendre notre décision. »

Le premier ministre avait d'abord indiqué que le gouvernement fédéral annoncerait sa décision dans le dossier Bombardier avant le budget fédéral, le 22 mars dernier. Ottawa étudie toujours le dossier de l'aide financière de Bombardier. Le gouvernement a notamment engagé la firme américaine Morgan Stanley pour évaluer le dossier d'une aide financière à Bombardier dans le cadre de la C Series. Bombardier demande que le fédéral investisse 1 milliard US dans son programme d'avions de la C Series, soit la même somme que le gouvernement du Québec

Depuis un an, l'émission de nouvelles actions par Bombardier a fait en sorte que les quatre descendants de Joseph-Armand Bombardier sont passés de 54,4 à 49,7 % des droits de vote, donc théoriquement sous la barre des 50 %. La famille continue néanmoins de contrôler l'entreprise grâce aux actions additionnelles détenues par les ex-dirigeants Laurent et Pierre Beaudoin.

- Avec la collaboration de Sylvain Larocque