Depuis la récente levée des sanctions économiques en Iran, les avionneurs se bousculent pour profiter de ce marché qui était barré à double tour depuis plus de 20 ans. Alors qu'Airbus vient de décrocher un contrat pour 118 avions et que le géant Boeing a été invité par Téhéran pour discuter de la modernisation de la flotte nationale, Bombardier se fait toujours discrète sur le terrain, principalement en raison de l'absence diplomatique du Canada, a rapporté Radio-Canada hier soir.

Des représentants de Bombardier se sont rendus en Iran l'an dernier pour promouvoir la gamme d'avions C Series auprès des responsables de compagnies aériennes iraniennes et des autorités civiles, révélait Radio-Canada en novembre dernier. Cette rencontre est survenue avant la levée partielle des sanctions économiques par le Canada plus tôt ce mois-ci dans la foulée de l'entente sur le nucléaire iranien.

Selon un responsable du principal transporteur iranien, Mahan Airlines, cité par la société d'État, Bombardier doit «faire plus d'efforts parce que [sa] situation financière n'est pas bonne. Nous avons besoin de plus petits avions. Il faut s'asseoir et discuter d'une solution», a indiqué Mehdi Aliari. Le plus petit avion de la C Series, avec 100 places, pourrait être particulièrement intéressant pour desservir les vols internes du marché iranien.

Le rédacteur en chef du magazine iranien Flight a souligné à Radio-Canada que le «Canada devrait être beaucoup plus actif» en Iran. «Le meilleur avion, c'est le 100 sièges [le CS100]. Nous avons Bombardier et une autre entreprise, Embraer, du Brésil. Eux sont ici tous les jours. Il y a aussi les avions russes Soukhoï. Eux aussi sont ici pour pénétrer le marché».

Le ministre iranien des Transports Abbas Akhoundi a annoncé jeudi que l'avionneur américain Boeing avait été invité par l'Iran pour discuter du renouvèlement de la flotte d'avions du pays, secteur économique qui était visé par un embargo américain depuis 1995. D'après les autorités iraniennes, le pays a besoin de 400 à 500 avions civils dans les prochaines années. La moyenne d'âge de la flotte d'avions est d'environ 20 ans. Seuls 140 appareils sont en activité dans ce pays de 80 millions de personnes.

Depuis la levée des sanctions internationales, l'Iran a déjà commandé environ 200 appareils à trois groupes aéronautiques : ATR, Embraer et Airbus. Le géant français a d'ailleurs vendu 118 avions au pays de l'ayatollah Khamenei, en janvier dernier.

- Avec l'AFP