Malgré l'impasse entre Air Transat et ses pilotes, le transporteur aérien a réitéré vendredi que les voyageurs ne seront pas pénalisés advenant le déclenchement d'une grève le 29 février, à la veille de la semaine de relâche.

Au terme du processus de médiation qui s'est terminé tard la veille, les 524 pilotes représentés par l'Association des pilotes de ligne internationale (ALPA) et la partie patronale n'ont pas été capables de s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat de travail.

Pour rassurer les agences et détaillants de voyages, Air Transat leur avait fait parvenir un message, le 5 février dernier, dans lequel l'entreprise mentionnait qu'elle garantissait la continuité de son service en cas d'arrêt de travail.

«Transat prévoit avoir en place les ententes nécessaires avec d'autres transporteurs», est-il notamment écrit.

Cette promesse tient toujours malgré la situation actuelle, a indiqué par courriel le vice-président aux affaires publiques d'Air Transat, Michel Lemay.

Il a toutefois été impossible d'en savoir plus sur les moyens qui seraient déployés en cas de débrayage, puisque le transporteur aérien n'a pas voulu accorder d'entrevue.

Les pilotes d'Air Transat disent être les seuls de l'industrie à ne pas avoir obtenu la parité par rapport à leurs collègues des autres compagnies aériennes en ce qui a trait aux salaires ainsi qu'aux régimes de retraite.

Au cours d'un entretien téléphonique, le président du syndicat des pilotes, Patrice Roy, a indiqué que le régime de retraite continuait de représenter une pomme de discorde importante.

Sans surprise, les discussions achoppent sur cet aspect en raison d'un motif purement financier.

«Ils (les négociateurs d'Air Transat) affirment que l'entreprise n'a pas la capacité de payer», a dit le président du syndicat.

Même si la médiation est terminée, M. Roy espère que les pourparlers pourront reprendre avant le 29 février, prenant soin d'ajouter que les pilotes - sans contrat de travail depuis le 30 avril 2015 - souhaitent éviter de déclencher la grève.

Avant la médiation, il y avait déjà eu une phase de conciliation de 60 jours qui avait pris fin le 7 février dernier.

Pour sa part, M. Lemay a déploré par courriel l'incapacité d'en arriver à une entente, précisant au passage que «la recommandation du médiateur, acceptable pour Air Transat, devrait être soumise aux pilotes».

Le vice-président aux affaires publiques du transporteur a conclu en notant que la direction de la compagnie avait bon espoir que cette démarche conduirait éventuellement à un accord.

Néanmoins, avec la semaine de relâche qui approche à grands pas, l'inquiétude est palpable chez les passagers qui prévoient s'envoler avec Air Transat à compter du 29 février.

«C'est certain qu'à partir du moment où l'on parle de négociations et de grève, il y a du travail supplémentaire à faire pour rassurer les clients», a expliqué la directrice chez Voyages Bergeron, Véronique Capra.

Depuis que les pilotes d'Air Transat ont voté massivement en faveur d'un vote de grève, les questions sont plus nombreuses qu'à l'habitude de la part des clients.

Néanmoins, l'incertitude entourant un possible débrayage n'a pas semblé inciter les consommateurs à se tourner davantage vers d'autres voyagistes lorsque le temps est venu de réserver leurs vacances.

«Je ne suis pas prête à dire qu'il y a eu une baisse des réservations, a dit Mme Capra. Ce qui influence les consommateurs, ce sont les prix.»

Depuis le début du mois, les négociations entre Air Transat et ses pilotes font également l'objet de commentaires sur le site Web du détaillant Voyages à Rabais, où certains internautes ne cachent pas leurs inquiétudes.

Dans un cas, par exemple, un voyageur, qui dit n'avoir «jamais été aussi stressé de partir en vacances», écrit qu'il n'a pas été capable d'obtenir la confirmation que son départ aurait bel et bien lieu dans le cas d'un débrayage des pilotes.