Le Syndicat des métallos a annoncé, dimanche après-midi, la fin de la grève des officiers travaillant sur les traversiers du Québec.

L'entente de principe, intervenue il y a une semaine avec la Société des traversiers du Québec, a été entérinée dans une proportion de 80 pour cent, a fait savoir le syndicat par communiqué.

La Société des traversiers a confirmé que les traverses reprendront leurs horaires réguliers dans la nuit de dimanche à lundi.

Le représentant syndical des Métallos, Gordon Ringuette, s'est dit satisfait de l'entente. «On a eu des gains sur nos deux enjeux les plus importants, nos priorités», s'est-il réjoui en entrevue avec La Presse Canadienne.

Ainsi, la prime d'attraction et de rétention de 6,5 pour cent sera étendue aux trois quarts des employés - alors que seulement la moitié en bénéficiait auparavant - et l'employeur assumera une part plus importante des assurances collectives.

«Je vais le dire sur toutes les tribunes, cette grève-là aurait pu être évitée», s'est insurgé M. Ringuette.

«Ce n'est que le samedi 24 octobre que l'employeur a consenti à discuter de nos demandes, qu'il avait pourtant en main depuis le 2 juin, clame-t-il. Il y a eu de l'ouverture et de la bonne volonté et trois heures plus tard, il y a eu un règlement.»

Sans contrat de travail depuis le 31 mars, les 150 officiers mécaniciens et de navigation avaient déclenché la grève le 13 octobre, ce qui avait créé bien des maux de tête aux usagers qui utilisent notamment les traverses pour se rendre au travail.

Certaines traverses parmi celles de Québec/Lévis, Sorel/Saint-Ignace-de-Loyola, l'Isle-aux-Coudres/Saint-Joseph-de-la-Rive, Matane/Baie-Comeau/Godbout et Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine continuaient d'offrir un service de base, d'autres l'avaient complètement interrompu.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, avait encouragé les parties à s'entendre, évoquant la semaine dernière la possibilité de recourir à une loi spéciale.

Mais tout n'a pas été réglé dans ce nouveau contrat de travail, qui s'accompagne de quatre «clauses remorques». Elles permettront éventuellement d'arrimer les salaires, conditions de retraite, droits parentaux et durée de la convention à ceux des autres employés du secteur public, qui sont actuellement en pourparlers avec le gouvernement pour renouveler leurs conventions collectives.

«Nous sommes une goutte de 150 membres dans un océan de 400 000 employés, c'est toujours bien pas nous autres qui allons négocier le contrat pour la fonction publique», a lancé M. Ringuette.

Un autre bras de fer s'engage donc avec le gouvernement, puisque le syndicat encourage ses membres à participer aux moyens de pression déployés par le front commun du secteur public. Des grèves tournantes ont notamment eu lieu la semaine dernière.

«Le cadre financier gouvernemental est inacceptable. Il s'agit d'un appauvrissement important des salariés de l'État qui pourrait nuire à l'ensemble de l'économie du Québec», a affirmé le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy.

Dans une déclaration écrite, M. Coiteux a «salué» dimanche soir la fin de la grève.

«Cette entente démontre bien que, malgré le cadre budgétaire du gouvernement, il est possible de trouver des voies de passage et des solutions négociées qui répondent aux préoccupations des deux parties», a-t-il déclaré.