Le patron du deuxième plus grand transporteur ferroviaire du pays a exhorté le nouveau gouvernement libéral à mettre fin à l'habitude qu'a Ottawa d'intervenir dans ses activités.

Le chef de la direction du CP, Hunter Harrison, a estimé mardi que les conservateurs et les gouvernements libéraux qui les avaient précédés n'avaient pas fait grand-chose pour aider le transporteur.

« Laissez-nous tranquille, donnez-nous des règles du jeu équitables et laissez-nous nous occuper de nos affaires », a déclaré M. Harrison lors d'une conférence téléphonique pour discuter des résultats du troisième trimestre du CP [[|ticker sym='T.CP'|]] , au lendemain de l'élection du gouvernement libéral majoritaire de Justin Trudeau.

La société de Calgary et son plus grand rival, le Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]], ont été hautement critiques de la décision des conservateurs de leur imposer des amendes et des exigences minimales de volumes de céréales l'an dernier, en raison de retards dans le transport d'une récolte exceptionnelle.

Pas de réglementation

M. Harrison a indiqué avoir espoir que le nouveau gouvernement ne réglemente pas de nouveau le transport des céréales en provenance de l'Ouest canadien.

« Je crois qu'ils ont de plus gros problèmes à régler que le transport ferroviaire au Canada », a-t-il affirmé, ajoutant que le pays avait le meilleur système ferroviaire au monde.

Résultats qui surpassent les attentes

Le Canadien Pacifique a surpassé les attentes des analystes au troisième trimestre en affichant un bénéfice ajusté en hausse de 16% par rapport à l'an dernier, grâce à un contrôle des coûts soutenu dans un contexte de plus faibles volumes.

Le bénéfice ajusté s'est chiffré à 427 millions de dollars, soit 2,69 $ par action, alors que les analystes misaient sur un bénéfice par action de 2,67 $ US, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Le chiffre d'affaires du transporteur a avancé à 1,709 milliard pour la période de trois mois close le 30 septembre, ce qui représente une hausse de 2% par rapport au même trimestre l'an dernier.

Les analystes attendaient des revenus de 1,686 milliard.

Le bénéfice net a reculé de 19 pour cent à 323 millions, soit 2,04 $ par action, essentiellement en raison de l'impact des fluctuations des taux de change sur la valeur de la dette du CP.

La société a dit avoir l'intention de réduire de 400 millions ses dépenses en immobilisations l'an prochain et ne pas prévoir acheter de nouvelles locomotives avant au moins 2018.

Les réductions de coûts devraient améliorer encore davantage l'efficacité des activités et assurer que le bénéfice par action connaisse une croissance de plus de 10% l'an prochain malgré la faiblesse de l'économie, a expliqué l'entreprise aux analystes.

Les mesures prises à cet égard prévoient des déplacements plus rapides pour les trains, l'utilisation d'un moins grand nombre de locomotives et des réductions de personnel. L'effectif du CP a déjà diminué de neuf pour cent par rapport à l'an dernier, et 5900 emplois ont été supprimés depuis que M. Harrison s'est joint au chemin de fer, il y a plus de trois ans.

« Il n'y a pas de solution magique ici », a indiqué le chef de l'exploitation, Keith Creel. « Il faut ajuster la taille de nos actifs par rapport aux niveaux d'affaires avec une installation physique beaucoup plus productive - en faire plus avec moins. »

Le ratio d'exploitation ajusté du Canadien Pacifique a atteint un creux de 59,9% au plus récent trimestre. Mais M. Harrison croit que celui-ci pourrait perdre encore deux ou trois points de pourcentage. Le ratio d'exploitation exprime les dépenses d'une société en tant que pourcentage des revenus.

L'action du CP a avancé mardi de 6,50 $, soit 3,4%, pour clôturer à 196,72 $ à la Bourse de Toronto.