Après la Russie et l'Amérique latine, BRP (T.DOO) est maintenant confrontée à des conditions de marché difficiles dans l'Ouest canadien en raison des turbulences économiques provoquées par la déprime prolongée du prix des hydrocarbures.

Le constructeur des véhicules récréatifs Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am a dépassé les attentes des analystes au deuxième trimestre, mais il a vu ses revenus fléchir de 10% pour l'ensemble du Canada.

«Dans l'Ouest, la baisse (des ventes) est d'entre 20 à 25%, a expliqué vendredi le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, au cours d'une conférence téléphonique. Le reste du pays est relativement stable.»

La situation économique dans cette région du pays semble avoir découragé les consommateurs d'acheter à la fois des produits saisonniers et toutes saisons, comme des motoneiges ainsi que des véhicules tout-terrain.

BRP possède «d'importantes parts de marché» dans l'Ouest, a souligné le chef de la direction financière, Sébastien Martel, la qualifiant de «non négligeable».

De plus, le ralentissement a eu une légère incidence négative sur les ventes de motoneiges dans l'ensemble du Canada, même si la société établie à Valcourt s'attend à une bonne année de ce côté, alors que les prix des produits ont grimpé d'entre deux et trois pour cent.

Ailleurs, comme au Brésil, où BRP a introduit des augmentations de prix allant jusqu'à 25% pour certains produits, la situation économique a également une influence négative sur les ventes, sauf qu'elle semble se limiter aux produits d'entrée de gamme, comme la motomarine Spark.

«Avec la dévaluation du réal d'environ 35% survenue au printemps, nous avons augmenté nos prix, a souligné M. Boisjoli. Le ralentissement semble isolé, puisque les riches là-bas sont encore capables de s'offrir des produits récréatifs.»

En raison des turbulences économiques en Russie - le troisième marché en importance pour BRP - l'entreprise s'attend toujours à un recul de 50 pour cent des ventes par rapport à l'exercice 2014.

Questionnée par les analystes, la direction du constructeur de véhicules récréatifs a néanmoins souligné que la Scandinavie ainsi que d'autres pays européens demeuraient des marchés intéressants.

«La France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, tous ces pays qui auraient pu être affectés par la crise de la dette en Grèce, performent mieux que prévu», a indiqué le grand patron de BRP.

En ce qui a trait au deuxième trimestre clos le 31 juillet dernier, l'entreprise québécoise a dévoilé une perte nette attribuable aux actionnaires de 68,3 millions $, ou 58 cents par action, comparativement à une perte nette de 3,6 millions $, ou trois cents par action à la même période l'an dernier.

Ce résultat s'explique par une variation négative de 71,6 millions $ liée au taux de change de la dette à long terme de l'entreprise, libellée en dollars américains.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, BRP a réalisé un profit de 4 millions, ou trois cents par action, par rapport à une perte de 8,8 millions, ou sept cents par action, lors du troisième trimestre de l'exercice précédent.

Les recettes se sont établies à 812,1 millions, en hausse de 4,1%, alors que le bénéfice d'exploitation ajusté a bondi de 69,6%, à 53,1 millions.

«Malgré la volatilité et les turbulences sur les marchés, nos résultats répondent à nos attentes», a dit M. Boisjoli, soulignant que le deuxième trimestre était souvent le plus faible de l'exercice.

Cette performance de BRP a largement dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des revenus de 786,92 millions ainsi qu'une perte ajustée de deux cents par action.

Agréablement surpris des résultats, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a observé dans une note que l'augmentation du chiffre d'affaires trimestriel était attribuable à la progression de 1,3% des recettes des produits saisonniers.

À la Bourse de Toronto, le titre de BRP cotait à 27,15$ en mi-journée, en hausse de 32 cents, ou 1,19%.